Les signaux d’alarme s’allument les uns après les autres. Pour la première fois depuis longtemps, les économies étatsuniennes et européennes semblent s’engager dans un cycle récessionniste qui pourrait s’avérer majeur. Dans ce contexte, est-ce que les économies émergentes du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) auront les marges de manœuvre pour mener des politiques contre-cycliques suffisantes pour empêcher une récession mondiale?
Les Etats-Unis affichent des statistiques de l’emploi désastreuses. C’est un vingt-septième mois consécutif de pertes d’emplois manufacturiers et, pour la première fois, le secteur des services qui s’aligne sur la stagnation.
En Europe, l’institut national de la statistique (INSEE) a annoncé la semaine dernière qu’il prévoyait une récession technique en France avec au moins trois trimestres négatifs consécutifs. L’Irlande est déjà en récession sur l’ensemble du premier semestre.
La banque centrale d’Irlande a indiqué qu’elle envisageait désormais deux ans de recul du PIB dans le pays, à -0,8% cette année et -0,9% l’an prochain. L’impact d’une forte correction dans le secteur de la construction s’est étendu à d’autres secteurs de l’économie et une demande extérieure hésitante a engendré une modération importante des exportations. L’Espagne et l’Italie devraient être les prochains pays à annoncer de mauvaises nouvelles.
Les économistes du Fonds monétaires international revoient aussi leurs prévisions. « Les configurations pour les prix des actifs, les agrégats de crédit et les emprunts immobiliers aux Etats-Unis pendant l’épisode actuel de stress financier semblent similaires à ceux des précédents épisodes où une récession a suivi », ont établi les chercheurs du Fonds. « Il est désormais malheureusement très clair que nous observons le choc le plus dangereux que des marchés financiers matures aient connu depuis les années 1930, constituant une menace majeure pour la croissance mondiale », a souligné devant la presse Charles Collyns, directeur adjoint du département recherche du FMI.
Par contre, on prévoit que pour la première fois de l’histoire, le tandem Chine et Inde contribuera le plus fortement à la croissance mondiale, malgré que leur poids combiné ne représente que 21% de l’économie mondiale. Dans ce climat, on s’attend à ce que les autorités chinoises laissent le yuan s’apprécier, ce qui améliorerait la situation de l’inflation en Chine (particulièrement forte pour les aliments) et faciliterait un rééquilibrage de la demande intérieure. Rappelons que, selon le FMI, la consommation chinoise ne représenterait que 35 % du PIB contre 70 % aux États-Unis et que le taux d’épargne des ménages chinois est très élevé.
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