Communiqué. Alors que se déroule le Sommet de Durban, j’aimerais porter à votre attention une nouveauté des Éditions du Seuil qui vient d’arriver en librairie : Face au pire des mondes, de l’économiste Michel Beaud. Ce livre concis et précis, très accessible, nous explique la fulgurante ascension du capitalisme versus les décisions et actions prises depuis le Sommet de Rio sur la planète en matière d’environnement. Il dresse un état des lieux des tiraillements entre intérêts scientifiques, politiques et économiques. Du Sommet de Rio à aujourd’hui, le bilan est dur, tant ceux qui nous gouvernent sont, selon l’auteur, trop souvent désarmés, dépassés et impuissants face à la crise planétaire, ou encore empêtrés dans leurs liens avec les grandes firmes ou dans leurs engagements envers leurs électeurs/consommateurs. Il n’y a pas qu’une voie vers une humanité plus humaine et plus responsable, nous dit Michel Beaud, mais une multitude de chemins en fonction de la disparité des situations et de la diversité des cultures… pour peu que, face aux perspectives de désastres planétaires, on cesse de refuser de voir, d’entendre et d’engager la décroissance des besoins et des consommations.
Face au pire des mondes, de Michel Beaud
Nouveauté de novembre aux Éditions du Seuil
Les acteurs économiques, politiques et scientifiques qui refusent de renoncer au capitalisme, à la surconsommation et à la domination du monde, ne se contentent plus de résister à la mutation écologique : ils ont résolu de la façonner en sorte qu’elle autorise d’abord la survie de leur confort et de leurs privilèges, que ce soit au prix de la liberté et de la survie d’une large part de l’humanité ou au prix d’une fuite en avant incontrôlée dans l’illusion que la technoscience peut tout faire face à la nature. De puissants acteurs œuvrent en ce sens : certains évoquent déjà l’inéluctable réduction massive de la population; dans le monde se mettent en place des formes d’apartheid entre riches et pauvres qui préfigurent les cités futures dans lesquelles une minorité barricadée jouira d’un environnement clément.
Le livre décrit la mécanique de cet engrenage vers le pire des mondes dans l’espoir de renforcer l’esprit de résistance. Il dessine les outils que des gouvernements authentiquement progressistes pourraient mobiliser pour prendre une autre voie.
Né en 1935, Michel Beaud a enseigné l’économie et l’histoire économique aux universités de Lille, Paris-VIII et Paris-VII. Professeur à l’Université de Paris-VII, il poursuit son travail sur le basculement du monde et les risques de notre temps. Il a notamment publié au Seuil : Histoire du capitalisme. 1500-2000 (1981); Le Socialisme à l’épreuve de l’histoire (1982), La Pensée économique depuis Keynes (1993, Points 1996, en collaboration avec Gilles Dostaler) et à la Découverte : L’Économie mondiale dans les années 1980 (1989); L’État de l’environnement dans le monde (1993); Le Basculement du monde (1997).
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