En 2001, les grands producteurs d’énergies aux États-Unis avaient dans leur carton les plans pour la construction de 150 nouvelles centrales au charbon sur le territoire étasunien. La même année, le Sierra Club lançait sa campagne Beyond Coal. Il y a quelques semaines, le Sierra Club célébrait sa 100e victoire, ou dit autrement, la 100e défaite des promoteurs de centrales au charbon. Dans le royaume de l’entreprise libre, les mouvements sociaux sont capables de mettre des bâtons dans les roues de projets d’affaires irresponsables.
Les grands producteurs étasuniens font non seulement face à l’hostilité des puissants groupes écologistes, mais font aussi l’objet d’une attention particulière des nombreux fonds éthiques. Si l’on considère en plus la probabilité à peu près maintenant certaine de voir la mise en place d’un marché du carbone aux États-Unis, le risque carbone commence à être de plus en plus intégré par les producteurs d’électricité. Les annonces récentes précisent donc une volonté politique de désengagement partiel vis à vis du charbon.
C’est le cas par exemple de LS Power qui vient d’annuler deux projets de centrales au charbon, l’une dans l’Iowa, l’autre dans le Michigan et qui envisage de construire une centrale au gaz naturel de 780 MW dans le Minnesota qui serait complémentaire à des projets d’éoliennes du Midwest. C’est le cas également de PacifiCorp qui, se projetant en 2018, estime que sa capacité de génération d’énergie verte atteindra 18,5 % de sa capacité totale. Toutes ces nouvelles illustrent la révolution industrielle qui se prépare aux États-Unis dans le domaine de la génération électrique.
Pour le Sierra Club, « Coal mining is literally blowing the tops of mountains in Appalachia, coal burning is literally heating up our planet, spewing mercury across our landscape, and exposure to coal ash is wreaking havoc on streams and rivers across this country. So in every phase of the lifecycle, coal is filthy business, » nous dit le directeur de la campagn Bruce Nilles. « We have persuaded the developers, the investors and the decision makers that we can do better than building dirty coal-fired power plants. »
La 100e victoire est celle de l’échec du projet de centrale à Delta, dans l’Utah. Et selon Wayne Hoskinson, du chapitre de l’Utah du Sierra Club, cette victoire ouvre la porte à des projets additionnels d’énergies renouvelables, dont un projet de parc éolien à Milford, qui fera de l’Utah un exportateur d’énergie verte sans les coûts environnementaux qu’aurait générés une centrale au charbon.
À peu près au même moment, le maire de Los Angeles, Antonio Villaraigosa, annonçait que sa ville voulait être « coal free » pour 2020 !
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