Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste. Depuis peu, cependant, les acteurs du mouvement de la finance responsable commencent à faire en sorte que la protection des valeurs monétaires ne se fassent plus aux dépends des valeurs sociales des épargnants.
Le nouveau gouvernement belge veut réformer la finance
Le nouveau gouvernement belge, dirigé par le socialiste Elio Di Rupo, veut contrôler le secteur financier et mettre la finance au service d’une croissance durable selon le Réseau pour une finance alternative. C’est en effet une des priorités pour sortir le pays de la crise et garantir une qualité de vie à l’ensemble des habitants, qu’on peut lire en introduction de l’accord signé en fin 2011. Elio Di Rupo engage ainsi le gouvernement à protéger le consommateur et à réguler le secteur financier, à soutenir d’avantage l’économie réelle, à diminuer les risques pris par les banques, à distinguer le métier de banque de dépôt et de banque d’affaires, à veiller à ce que les rémunérations dans le secteur financier soient liées à des résultats à long terme. Au niveau européen, le gouvernement belge veut plaider pour l’introduction d’une taxe sur les transactions financières, pour le renforcement du contrôle des agences de notation, pour le durcissement du dispositif européen en matière de régulation des fonds spéculatifs.
Les 20 banques qui nuisent au climat
Le rapport Bankrolling Climate Change (Financer le changement climatique), publié le 30 novembre, lors de la conférence de Durban sur le climat, répond à la question : qui finance les centrales au charbon ? Quatre ONG se sont ainsi penchées sur les portefeuilles de 93 grandes banques. Le résultat est sans appel : depuis 2005, date de l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto fixant des objectifs contraignants de réduction des émissions de gaz à effet de serre afin de lutter contre le changement climatique, ces établissements ont octroyé 232 milliards d’euros de prêts à l’exploitation du charbon dans les mines et à sa transformation en électricité par les centrales. Il faut environ 2 milliards d’euros pour construire une centrale de 600 MW. Les entreprises s’appuient sur les banques pour trouver les capitaux nécessaires. En tête de liste des 20 institutions bancaires qui ont le plus mis la main à la poche : trois banques étatsuniennes — JP Morgan Chase, Citigroup et Bank of America — qui totalisent 42 milliards d’euros d’investissement dans le secteur du charbon depuis 2005. Elles sont suivies de comparses anglais, allemands, suisses et français.
Nous avons déjà parlé de l’initiative étatsunienne du ‘Bank Transfer Day’, qui a lieu en octobre. En 2011, pendant cette seule journée d’action, 40 000 personnes ont transféré leur argent des grandes banques vers des credit unions pour démontrer leur opposition aux pratiques des géants de la finance. Pour l’ensemble du mois d’octobre, les credit unions ont ouvert au total 650 000 nouveaux comptes, ce qui est plus élevé que l’ensemble des comptes ouverts en 2010. On estime que les 10 plus grandes banques ont ainsi perdu 185 milliards de dépôts. La plus vulnérable de ces banques est la Bank of America, qui aurait perdu 10% de ses déposants et 42 milliards $.
Voici les voeux 2012 reçus du Réseau financement alternatif (Belgique)
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