Que se passe-t-il sur le marché du travail au Québec ? Au cours du dernier trimestre de 2011, les données de Statistique Canada indiquaient que le Québec avait perdu près de 70 000 emplois, faisant passer le taux de chômage de 7,3% en septembre à 8,7% en décembre. La plupart des spécialistes avouent trouver cette évolution difficile à expliquer. Allons-y de quelques explications.
Cette évolution est d’autant difficile à expliquer que plusieurs indicateurs économiques ne montrent pas cette tendance négative. L’une des explications possibles est une détérioration réelle, mais limitée, amplifiée par des effets statistiques de ‘désaisonnalisation’. Se pourrait-il que le début catastrophique de la saison hivernale ait provoqué une sur-amplification des pertes d’emplois ? Les deux secteurs les plus affectés par les pertes d’emplois sont le commerce de gros et de détail (-27 700) et l’information, la culture et les loisirs (-9 200). C’est une hypothèse.
Comme l’explique très bien Darwin dans un billet récent, les statistiques de l’enquête sur la population active peuvent avoir des marges d’erreur importantes, en particulier du fait des estimations désaisonnalisées, sur lesquelles Statistique Canada émettait justement une mise en garde en juillet et août dernier. On verra donc avec les données révisées du 27 janvier prochain ce qu’il en est.
Par ailleurs, il ne faut pas minimiser les effets négatifs que pourrait avoir le niveau élevé du dollar canadien sur l’économie du Québec : les provinces de l’Ouest profitent à plein des retombées de la production pétrolière alors que les exportations du Québec (manufacturier, informatique et électronique) pâtissent du dollar élevé. Les ventes des fabricants au Canada en novembre ont augmenté principalement dans le secteur des ressources naturelles (+7,5 %) en Alberta et à Terre-Neuve. Pendant le même mois, la croissance des exportations s’expliquent principalement par le secteur pétrolier (des hausses de 17,6 % dans les produits du pétrole et du charbon ainsi que de 28,5 %.dans le charbon et substances bitumineuses brutes). Étant donné que les échanges commerciaux se font sur la base de contrats de plus ou moins longue durée, les effets négatifs du dollar canadien élevé se font sentir avec un délai de plusieurs mois, voire plusieurs trimestres. Est-ce que la détérioration de l’emploi au cours du dernier trimestre signale le début de cet effet sur l’économie québécoise ?
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