Les changements climatiques représentent le pire des enjeux auquel l’humanité n’aura jamais été confrontée. Causées par l’activité humaine, elles exigent de transformer en profondeur notre manière de produire, d’échanger et de consommer les biens utiles à la vie. Dans cette nouvelle économie à construire, les énergies propres vont jouer un rôle fondamental.
Le premier pays avec 100% d’énergie renouvelable
C’est vrai, ce n’est qu’un micro-État. C’est néanmoins le premier État du monde à annoncer qu’en 2012 100% de son énergie sera de source renouvelable. Le Tikelau, formé de trois petites îles du Pacifique avec ses 1 500 habitants (et 3 automobiles), vient d’investir 7,5 millions $ dans une ferme solaire photovoltaïque qui fournira 90% de ses besoins énergétiques. Le 10% restant est fourni par une entreprise locale qui s’alimente en huile de coco. Ce protectorat de la Nouvelle-Zélande réduira à zéro l’utilisation d’énergie fossile. Mais l’État souffre déjà des impacts des changements climatiques : sécheresse, température extrême, fortes tempêtes, inondation des terres et salinisation des eaux souterraines. Pour la première fois de son histoire, le Tikelau a dû importer de l’eau comestible, après 7 long mois de sécheresse et de nombreux cyclones qui ont contaminé l’eau disponible.
Une éolienne off-shore flottante
C’est une entreprise norvégienne, détenue par l’État, qui devrait être le porteur d’un premier projet pilote d’une éolienne flottante au large des côtes de la Nouvelle-Angleterre. Le projet de Statoil consiste à placer à 22 km au large de Portland, où le plancher de la mer est de 150 mètres, une première éolienne off-shore flottante de 2,3 MW. Statoil considère aussi le développement d’un projet similaire face aux côtes écossaises. Mais si le projet pilote est concluant, on prévoit développer un vaste projet de ferme éolienne sur une large superficie avec de plus grosses turbines. Aux États-Unis, le projet se réalise dans le cadre d’un appel d’offre de la Maine Public Utilities Commission (MPUC) pour de l’énergie éolienne ou marémotrice. Le seul projet étatsunien d’éolienne off-shore en eau peu profonde, reposant sur le fond de la mer, est bloqué depuis plusieurs années par des groupes financés par les pétrolières. Plusieurs pensent qu’une éolienne flottante, plus loin des côtes, aurait beaucoup plus de chance de se réaliser. Le Maine veut devenir le leader étatsunien dans ce domaine. L’Université du Maine développe d’ailleurs un projet d’éolienne flottante made in USA et un consortium vise à générer d’ici 2030 5 000 MW d’énergie produite exclusivement par des turbines flottantes.
Un grand défi : résoudre la pauvreté énergétique sans aggraver les changements climatiques
L’année 2011 s’est terminée avec une planète habitée par 7 milliards d’humains. Mais de ces 7 milliards, 2,5 milliards ont seulement accès à la biomasse comme source énergétique pour préparer les repas. Le plus grand défi de l’heure est de résoudre la pauvreté énergétique de ces populations sans augmenter les émissions de CO2. C’est à ce défi que s’attaque Kandeh Yumkella, directeur général de l’ONUDI. Avec d’autres dirigeants du monde et des financiers de la finance responsable (Sustainable energy for all), il travaille à canaliser 45 milliards $ par année d’ici 2030 afin de résoudre ce défi grâce aux énergies renouvelables. Le modèle proposé est de type décentralisé plutôt que du type top-down des grands réseaux électriques traditionnels.
L’administration Obama semble décider à favoriser la baisse des coûts de production de l’énergie éolienne en investissant massivement dans les technologies de production plutôt que dans le développement de nouvelles technologies éoliennes. Un ensemble de mesures ont en effet été mises en place (financement universitaire, subvention aux entreprises, etc.) pour accroître la productivité des entreprises du secteur productif avec l’objectif de parvenir à baisser le coût de la production d’un kwh d’énergie éolienne à aussi bas que 6 cents d’ici 2020. Selon les spécialistes, on essaie de copier ce qui est en train de se produire dans le secteur de l’énergie solaire : la baisse phénoménale des coûts de cette énergie provient moins de la plus grande efficacité des nouvelles technologies (les panneaux PV par exemple) que de la baisse dramatique des coûts de production des panneaux.
Les changements climatiques représentent le pire des enjeux auquel l’humanité n’aura jamais été confrontée. Causées par l’activité humaine, elles exigent de transformer en profondeur notre manière de produire, d’échanger et de consommer les biens utiles à la vie
Pour ce qui est de l’enjeu c’est exact. Pour ce qui est de la cause, l’activité humaine, l’accusation est inexacte. Observez l’histoire géologique et vous verrez que des réchauffements et des refroidissements se sont produits à répétition, indépendamment de la teneur des activités humaines. Inutile d’essayer de culpabiliser les activités humaines à titre de cause du réchauffement, ce n’est pas le cas. De toute manière, le réchauffement va se produire indépendamment des modifications de comportement apportées; l’important réside dans le fait que des efforts doivent être consacrés à minimiser limpact de nos activités de manière à ce que le changement climatique ne soit pas d’une trop grande amplitude.
Pour le reste, l’histoire géologique va poursuivre son cours naturel.