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Le samedi 23 avril 2022

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Bonus des banques : le G20 n’est pas très convaincant

Edifice_a_bureauxAu lendemain de la réunion des ministres de Finances du G-20, à Londres, début septembre, la ministre des finances de la France Christine Lagarde a estimé qu’après le compromis minimal arraché à Londres sur la question des bonus des traders, les dirigeants devraient impérativement arriver à un accord collectif à Pittsburgh à la fin du mois. La preuve reste à faire.

Les ministres sont arrivés à un accord fragile sur la question des bonus des banquiers, autour des principes de transparence, d’étalement des bonus sur plusieurs années et de non-versement de certaines échéances en cas de mauvaise performance. Le point le plus épineux, celui d’une limitation de ces bonus, souhaitée par la France et une partie de l’Europe continentale, a fait l’objet d’un compromis qui a sauvé les apparences. Au moins, le mot de « limitation » figure-t-il dans le communiqué final.

Par ailleurs, le G20, divisé au printemps sur l’importance à donner aux plans de relance pour lutter contre la crise, aurait montré une unité dans le diagnostic selon lequel il faudra se préparer à retirer un jour les mesures de relance mises en place, d’un montant évalué à 5 000 milliards de dollars, mais que le temps n’est pas venu de le faire. En fait, tous les ministres ont souligné les risques de poussée du chômage, même si la crise économique semble s’apaiser.

Quelques jours avant la rencontre de Londres, le Président français, la Chancelière allemande et le Premier ministre britannique avaient adressé une lettre conjointe au président en exercice de l’Union européenne, le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, dans laquelle ils énumèrent une série de principes qu’ils souhaitent que le G20 transforme en « règles obligatoires pour les établissements financiers de taille importante ». Pour les trois dirigeants européens signataires, le G20 doit « s’assurer que des sanctions existent au niveau national pour les banques qui n’appliquent pas ces règles ».

« Les gouvernements pourraient ne pas accorder de mandats à des institutions financières dont il est reconnu qu’elles n’appliquent pas les règles agréées au niveau international », règles qui pourraient par exemple consister à « limiter le montant des rémunérations variables (bonus) dans les banques, soit en proportion des rémunérations totales, soit en fonction des revenus et/ou des profits de la banque ». « La rémunération variable, y compris les bonus, doit être fixée à un niveau approprié par rapport à la rémunération fixe et doit dépendre de la performance de la banque » et les stock-options et actions « ne doivent pouvoir être vendues ou exercées qu’après une période donnée ». Enfin, « Les rémunérations variables doivent prendre en compte les développements négatifs » et « le conseil d’administration doit avoir les moyens de réduire la rémunération des dirigeants en cas de détérioration des performances ».

A l’issue de la réunion, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a estimé qu’en matière de bonus des traders, il fallait « changer la culture du système bancaire. Le fait de dire, je prends n’importe quel risque à titre individuel, peu importe les conséquences collectives, il faut que cette attitude diminue », a-t-il souligné. Pour DSK, c’est cette culture du risque qui nous a amené à la crise. « On prend n’importe quel risque. Ensuite, si ça crée une catastrophe, peu importe. On prend des risques et si jamais ça marche, alors formidable, on va gagner beaucoup d’argent », a-t-il dénoncé.

D’autres questions restent en débat, notamment celle d’une réforme du Fonds monétaire international. L’Union européenne, qui sera touchée négativement par le prochain rééquilibrage des quotes-parts au sein de l’institution, a néanmoins accepté que la part des pays émergents et en développement « devra être significativement renforcée ». D’autres points ont permis un consensus, comme la fixation d’une date d’entrée en vigueur de sanctions pour les paradis fiscaux non-coopératifs.

Par ailleurs, le ministère allemand des Finances aurait démenti les informations selon lesquelles le grand argentier allemand, Peer Steinbrück, comptait demander au sommet de Pittsburgh de mettre en place une taxe sur les transactions effectuées sur les marchés financiers. C’est le journal Berliner Zeitung qui écrivait que le ministre social-démocrate (le SPD fait partie d’un gouvernement de coalition) avait l’intention de présenter une telle proposition, mais le ministère a rectifié en indiquant qu’il voulait seulement évoquer cette idée en termes généraux lors du sommet et savoir ce que ses homologues pensent des instruments permettant de répartir les fardeaux hérités de la crise des marchés financiers ! C’est à suivre.

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