Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste. Depuis peu, cependant, les acteurs du mouvement de la finance responsable commencent à faire en sorte que la protection des valeurs monétaires ne se fassent plus aux dépends des valeurs sociales des épargnants.

Placement responsable au Québec

Depuis peu, on peut trouver sur le site de la Chaire d’éthique appliquée de l’Université de Sherbrooke le rapport détaillé sur le volet placement responsable du Portrait 2010 de la FSR au Québec, rapport qui fait état des actifs et des pratiques de placement responsable. Le rapport détaillé portant sur le volet investissement responsable devrait être disponible sous peu. Je rappelle qu’on peut accéder au rapport synthèse du Portrait, dévoilé au printemps de l’an passé, sur le site de CAP finance.

Belgique: un recours contre l’aide accordée à la banque Dexia

Les mouvements sociaux belges, dont celui de la finance responsable, réussissent toujours à nous surprendre par leurs initiatives. Cette fois-ci ce sont Attac-Belgique et le CADTM (Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-Monde) qui ont introduit un recours devant le Conseil d’État contre la garantie de 54 milliards accordée par le gouvernement belge lors du sauvetage de la banque Dexia en octobre 2011. Selon les plaignants, cette décision aggrave les finances publiques et viole la démocratie. Rappelons que la Cour des comptes belge a calculé que le coût net de l’opération serait de 17,6 milliards d’euros. Ce montant risque à tout moment d’être considérablement alourdi par l’ensemble des garanties offertes par l’État belge aux institutions financières. Avec ces garanties, si une banque ne peut plus rembourser ces créanciers, ceux-ci peuvent exiger le paiement à l’État. Ils sont pas fous ces Belges !

Rémunérations des hauts dirigeants

Les fonds de placement NEI (détenus conjointement par Desjardins et les credits unions du ROC) sont actifs sur les enjeux de la rémunération des dirigeants d’entreprises qui trop souvent s’emplissent les poches, au détriment de leurs actionnaires. Placements NEI aurait dans la dernière année voté dans une large mesure contre le régime de rémunération proposé, amorçant avec ces entreprises des dialogues pour changer leurs pratiques de rémunération. Ils donnent les exemples de Niko Resources qui aurait choisi des entreprises beaucoup plus grandes qu’elle, notamment Suncor, pour évaluer le salaire du directeur général, qui a reçu 15 millions $, pour des profits de 334 millions $ (celui de Suncor a reçu 9 millions $ pour des profits de 3,5 milliards $). Le président du conseil de la minière Barrick a reçu 3 millions $ en salaire. Pourtant, un administrateur devrait normalement recevoir une rémunération annuelle de l’ordre d’environ 200 000 $. La financière Manuvie prévoyait verser à son directeur général sortant 12,5 millions $US. Sauf que ce dernier a démissionné de son poste, ce qui signifie qu’il recevait cette indemnité pour seulement cinq mois de travail. Les actionnaires ont clamé leur mécontentement et le directeur général a reçu seulement la portion en argent de cette rémunération, un montant de 2,5 millions $.

Les banques européennes continuent à affamer le monde

Un nouveau rapport des Amis de la Terre démontre en effet que le secteur financier continue de jouer avec la faim dans le monde. Le rapport épingle l’implication de 29 banques, compagnies d’assurance et fonds de pension européens dans la spéculation alimentaire et le financement direct ou indirect de l’accaparement des terres. Les Amis de la Terre appellent les institutions européennes à réagir. « Si la Commission européenne s’est engagée à améliorer la transparence des marchés des matières premières, elle doit au plus tôt réglementer strictement le rôle de la finance dans le secteur agricole » estime les Amis de la Terre.