Dans la première partie de cette série sur l’énergie solaire, nous avons eu un aperçu du potentiel de l’énergie solaire pour la planète, en le comparant à la consommation énergétique totale actuelle et future ainsi qu’aux autres sources énergétiques. La croissance de l’industrie du solaire est forte, mais on s’attend néanmoins à ce que le solaire pourrait vivre sa première crise de croissance en 2012. Dans ce billet nous verrons que cette crise ne pourra être que passagère.
La baisse tendancielle des coûts
La baisse des prix a déjà conduit à une croissance rapide dans les installations solaires, mais de plus gros changements encore se profilent. Si la tendance à la baisse se poursuit, et elle semble même s’accélérer, nous serions à quelques années du point où l’électricité produite par le solaire PV deviendra moins chère que l’électricité générée par le charbon.
L’économiste Paul Krugman, dans un billet produit en juillet sur son blogue (Here Comes the Sun), énonce les principes économiques qui indique que l’énergie solaire serait sur le point de connaître une transformation majeure, conduite par la baisse rapide des coûts de production. L’aide des États, que nous avons souligné dans la première partie de cette série, a permis de donner à l’industrie la dynamique qui se traduit maintenant par l’émergence d’une loi de Moore pour l’énergie solaire (la loi de Moore en informatique prédit une diminution des coûts de 50% tous les 18 mois) avec des prix chutant de 7% chaque année en tenant compte de l’inflation, chute qui devrait s’accélérer avec la croissance de l’industrie.
Selon Krugman, nous ne sommes plus qu’à quelques années de voir l’électricité produite par le solaire PV devenir moins chère que l’électricité produite par la combustion du charbon. En fait nous le serions déjà, dit-il, si le prix de l’électricité provenant du charbon tenait compte de ses impacts environnementaux. Un billet de Joe Romm donne des précisions sur cette baisse des coûts : comme on le constate dans le graphique plus bas, de près de 7$ le watt solaire produit au milieu des années 1980 à près de 1$ en 2011, la baisse tendancielle est extrêmement forte. Cette baisse s’explique de plusieurs manières : la R&D qui permet d’améliorer l’efficacité des panneaux, les procédés manufacturiers qui sont plus productifs, les rendements d’échelle découlant des niveaux de production plus élevés et d’usines plus grandes, etc. Mais la baisse n’est pas seulement dans la production. On constate aussi une baisse importante des coûts pour les opérations d’installation des panneaux (rendement d’échelle, apprentissage, niveau d’activité régionale). Par ailleurs, comme on le verra en détail dans une autre billet de la série, on signale un développement accéléré de la production d’énergie solaire dans les régions les plus richement dotées en ensoleillement.
L’efficacité des cellules PV à capturer et transformer l’énergie solaire en électricité n’avait pas encore réussi à passer au-dessus de la barre du 20% (sur une base de production à grande série). Mais ce n’est qu’une question de mois ou de quelques années avant d’y parvenir. En début d’année, la firme Solar3D a annoncé qu’elle avait fabriqué de nouvelles cellules solaires qui lui permettaient d’atteindre une efficacité de 25,47%, un record. Des innovations encore plus radicales sont à venir, comme celle de la firme Semprius qui travaille sur de nouvelles cellules PV qui seraient capable de transformer l’énergie solaire à un taux de 41% grâce à l’utilisation de nouveaux matériaux et une plus grande concentration de l’énergie solaire reçue.
Dans la prochaine partie de la série sur l’énergie solaire, on verra comment la baisse tendancielle des coûts conduit rapidement vers la parité avec les autres sources énergétiques.
Discussion
Pas de commentaire pour “Le siècle du soleil (partie 2)”