Interface inc. est l’un des plus grands producteurs de tapis modulaires dans le monde. L’entreprise vend ses produits dans plus de 100 pays dans le monde, dont 57 % des ventes aux É.-U. Depuis 1996, Interface inc. a réduit de 46 % ses émissions de CO2 dans l’atmosphère, de 76 % sa consommation d’eau et de 31 % sa consommation d’énergie dans ses usines. Pourtant, son passé n’était pas si joyeux. Elle a traversé une période difficile au début des années quatre-vingt-dix. Son revenu net a chuté de 62 %. Ce qu’il l’a amené à entreprendre plusieurs programmes de restructuration et de consolidation. Elle a entre autres quitté certains marchés européens, arrêté la production de certains produits non lucratifs, coupé plus que 10 % des emplois, révisé les salaires des employés à la baisse et concentré ses efforts sur ses véritables compétences. Dès lors, les tapis modulaires, autrefois vendus principalement pour l’ameublement des bureaux, ont envahi d’autres marchés comme les secteurs de la santé, de l’éducation et des résidences. Ces nouveaux marchés représentent aujourd’hui environ 40 % des ventes d’Interface inc.

En 1994 et après avoir lu l’ouvrage de Paul Hawken intitulé «The Ecology of Commerce», le Président directeur général, Ray Anderson, a décidé de faire de la durabilité un objectif stratégique pour son entreprise. Il affirme dans son article «Climbing Mount Sustainability» publié dans la revue Quality Progress en février 2004 que « The chapter that hit me especially hard is entitled « The Death of Birth. » That phrase, coined by the biologist E.O. Wilson to describe species extinction, was the point of a spear, a spear I feel in my chest to this day ».

Depuis, l’entreprise s’est donnée comme mission «… de devenir, par ses engagements envers les personnes, les processus, les produits, l’environnement et le profit, la première entreprise dans le monde». À l’époque, Interface inc. faisait face à un nombre important de questions au sujet de ses agissements en matière d’environnement. Elle n’était en mesure que d’affirmer son respect des lois et des règlements environnementaux inhérents à ses activités. À cette époque, la responsabilité sociale d’Interface inc. se limitait seulement à la conformité réglementaire. Aujourd’hui, l’entreprise se donne comme objectif d’ici 2020 de montrer au monde industriel ce que signifie le développement durable dans ses cinq dimensions : Personnes, Planète, Produits, Processus et Profit.

Aux dires de son PDG Ray Anderson, le concept de développement durable est venu façonner non seulement la manière avec laquelle on exécute les affaires, mais également la façon de repenser l’industrie et l’innovation industrielle. Tout comme le concept de la qualité, le concept de développement durable s’est avéré rentable, il ne coûte pas cher et il paye. Le milieu des affaires apprend progressivement que ce concept prend de l’envergure et devient inévitable pour réussir.

Le développement durable comme objectif stratégique

Conscients de la rentabilité du développement durable, Ray Anderson et sa haute direction donnent à la durabilité une dimension stratégique dont le but d’améliorer l’avantage concurrentiel de l’entreprise. Le développement durable doit désormais intégrer les décisions d’affaires et les produits doivent être repensés afin d’augmenter leurs durées de vie et de réduire leurs impacts sur l’environnement.

Pour ce faire, l’entreprise recrute des consultants spécialistes en développement durable et forment plusieurs groupes de réflexion qui auront pour mandat d’appréhender la perspective de développement durable d’Interface inc. En 1996, Interface inc. est devenue la première entreprise aux États-Unis à adopter les principes de durabilité de The Natural Step. Elle cherchait à comprendre le fonctionnement des lois fondamentales de la nature et comment peuvent-elles affecter le futur d’Interface inc.? Est-ce que les tendances à long terme pourront défavorablement affecter ses employés et ses actionnaires ? Pour répondre à ses questions, Interface inc. a créé Interface Research Corporation, une nouvelle unité indépendante, qui assurera le développement des projets et des programmes de durabilité d’Interface. Les recherches d’Interface Research Corporation on conduit au développement d’un modèle d’entreprise baptisé « Prototypical Company of the 21st Century ».