La conjoncture économique canadienne s’améliore mais reste fragile. Il n’y a pas lieu de pavoiser. Pour l’ensemble du Canada, 27 000 nouveaux emplois ont été créés en août, mais principalement dans le secteur du commerce de détail, dans des emplois à temps partiel. Le nombre de chômeurs progresse, dépassant pour la première fois depuis 1994 le nombre de 1,6 million de personnes sans emploi.
Le Québec s’en sort relativement bien : contrairement aux deux mois précédents, le mois d’août affiche une remontée de l’emploi total (8 300, dont 4 300 à temps complet). Mais cette augmentation de l’emploi étant plus lente que celle de la population active (11 700), le chômage s’accroît de 3 400 personnes en août. Le taux de chômage grimpe ainsi à 9,1 % et le taux d’activité passe à 65,4 %, tandis que le taux d’emploi demeure à 59,4 %, soit sous les 60 % pour une quatrième fois en 2009. Pour les sept premiers mois de 2009, les données de l’emploi indiquent donc une contraction de l’emploi total de 30 900, affectant principalement l’emploi à temps complet (qui diminue de 40 900). Le taux de chômage est en hausse de 1,2 point de % depuis le début de l’année.
Au chapitre des revenus, les salaires et les traitements diminuent globalement de 0,5 % au Québec en juin. C’est la troisième baisse depuis le début de 2009. À l’échelle canadienne on parle plutôt d’un recul de 0,8 %, pour une quatrième fois cette année. Par contre, d’un point de vue trimestriel, le deuxième trimestre montre un redressement des revenus au Québec de 0,4 %, à l’inverse d’une baisse de 0,5 % à l’échelle canadienne. Comme nous le disions dans un article précédent, même si le produit intérieur brut de l’économie canadienne affiche en juin un premier mois positif (de seulement 0,1 %) après 10 diminutions mensuelles d’affilée, pour l’ensemble du deuxième trimestre, l’économie canadienne accuse un troisième repli consécutif (de presqu’un point de %). Les résultats positifs modestes des industries de services n’ont pas permis de compenser l’effet négatif de la décroissance sensible de la production de biens (une baisse de 3,6 %).
L’économie reste fragile et rien n’indique clairement que nous soyons véritablement dans une tendance de reprise classique. Il faut en particulier s’inquiéter du fait que le dollar canadien, qui a atteint 91,9 ¢ US en août, soit 2,8 ¢ de plus qu’en juillet, s’achemine trop rapidement vers la parité. Au deuxième trimestre, le dollar canadien a gagné 8,5 % par rapport au dollar US, 5,6 % par rapport au yen japonais et 2,7 % par rapport à l’euro. Cela a donné lieu à une baisse de 71,6 milliards de dollars de la valeur de l’actif international libellé en devises étrangères ainsi qu’à une réduction de 40,1 milliards de dollars de la valeur du passif international, dont une partie est libellée en devises étrangères. L’effet global a été une diminution de 31,5 milliards de dollars du bilan net des investissements internationaux du Canada.
Nous revivons le même scénario des années d’avant crise parce que le Canada ne prend pas les moyens de décrocher le huard de l’industrie pétrolière. Étant donné le rapport de force actuel, ça ne devrait pas changer dans le court ou le moyen terme.
Discussion
Pas de commentaire pour “Le marché du travail s’améliore mais reste fragile”