L’auteur invité est un collectif. Plus de 200 personnalités et citoyens «ordinaires et extraordinaires» ont appuyé la Déclaration pour un printemps québécois, dévoilée en vue du Jour la Terre.
Des dizaines de milliers de personnes défileront le 22 avril à compter de 14 heures dans les rues de Montréal ou se réuniront sur le parvis d’églises aux quatre coins du Québec pour interpeller le gouvernement notamment sur les questions de défense du bien commun, de partage de la richesse ainsi que de respect de l’environnement.
« C’est une initiative d’hommes, de femmes et d’enfants libres toute cette histoire-là. Ce n’est pas une patente qui appartient à qui que ce soit d’autre qu’à tout le monde. C’est comme le bien commun », a affirmé le dramaturge et metteur en scène Dominic Champagne, lors de la présentation de la Déclaration que brandiront les participants de l’édition 2012 du Jour de la Terre.
La Déclaration — signée par des leaders environnementaux, mais également des artistes, comme Fred Pellerin, Gilles Vigneault et le jeune comédien Émilien Néron — exhorte le gouvernement fédéral conservateur à relancer la lutte contre les changements climatiques, en réadhérant au passage au Protocole de Kyoto, et à supprimer les subventions qu’il verse aux compagnies pétrolières et gazières. Elle presse le gouvernement québécois libéral de se doter d’une «véritable stratégie» de développement des ressources naturelles et énergétiques au diapason avec les exigences les plus élevées en matière de partage de la richesse, de respect de l’environnement et des populations « maintenant et pour les générations à venir ».
« Moi, je la signe, cette affaire-là. J’embarque », a lancé le conteur de Saint-Élie-de-Caxton, Fred Pellerin. « Ça bouge présentement. Et comment c’est beau que ça bouge. Et comment on est chanceux d’y être… dans le bougeage. Du verbe fierter, nous fiertons, vous fiertez… en tout cas, moi je fierterai le 22 avril! »
Ceux qui ne pourront prendre part à la méga-manifestation dans la métropole sont invités à se rassembler autour de la plus proche église. D’ailleurs, l’auteur-compositeur-interprète Gilles Vigneault presse les bedeaux à sonner les cloches des églises des quatre coins du Québec à l’occasion de la Journée de la Terre, le 22 avril. « Nous demandons comme marguilliers à tous les bedeaux, à tous les curés, à tous les évêques, à tous les archevêques d’insister pour que les cloches sonnent à 2 heures de l’après-midi pendant deux minutes pour un rassemblement d’espoir », a déclaré le poète hier après-midi.
Le Jour de la Terre peut s’enorgueillir de compter sur l’appui d’au moins un membre du clergé, le père Benoît Lacroix. « Mon père m’a dit une fois: « Fais attention, si tu déranges la terre, tu peux déranger tout l’univers. Fais attention, si tu déranges la terre, tu peux déranger les étoiles. » Depuis ce temps-là, je fais attention et j’ai signé! », a expliqué le nonagénaire.
Le point de rassemblement de la manifestation du Jour de la Terre sera communiqué prochainement.
Nous,
Hommes, femmes et enfants de bonne volonté
Nous nous rassemblons pour dire au monde que nous avons à cœur
La terre riche, généreuse et fragile que nous habitons
Et la défense du bien commun en ce pays;
Nous nous rassemblons parce que nous sommes convaincus
Qu’avec notre potentiel et notre savoir-faire
Nous pouvons adopter une meilleure stratégie dans l’usage du trésor
Que sont nos terres, notre eau et l’air qu’on respire;
Nous nous rassemblons
Parce que nous croyons que l’utilisation de nos richesses naturelles
Doit se faire en accord avec les populations
En harmonie avec la nature
Au profit de tout le monde
Et dans l’intérêt des générations à venir;
Nous nous rassemblons parce que nous croyons qu’il est possible
De nous développer selon un modèle
Qui soit une source d’enrichissement réel, de progrès et de fierté
Et une source d’inspiration pour le monde entier;
Nous affirmons que nous sommes favorables au développement, à un développement qui soit viable, qui fasse une large part aux énergies renouvelables, au transport écologique, au commerce équitable, à la revitalisation des régions et à une agriculture durable et nous affirmons qu’il est capital d’orienter nos efforts vers une économie où prospérité sera synonyme de qualité de vie;
Nous nous rassemblons pour dénoncer le désengagement du Protocole de Kyoto, les dégradations dûes à l’exploitation des sables bitumineux, les modèles actuels de développement minier et forestier, les risques liés à l’exploitation du gaz de schiste, du pétrole, de l’uranium et à l’utilisation de l’énergie nucléaire sur notre territoire;
Nous refusons d’être dépossédés de nos richesses et des sources d’un véritable progrès.
Et nous demandons:
Que le Gouvernement du Canada participe pleinement au Protocole de Kyoto, qu’il intensifie la lutte aux changements climatiques, qu’il cesse toute subvention aux compagnies pétrolières et gazières et qu’il poursuive toute politique de développement en répondant aux objectifs économiques, écologiques et sociaux les plus élevés au monde;
Que le Gouvernement du Québec se dote d’une véritable stratégie, pour le Nord et l’ensemble du territoire, où le développement de nos ressources naturelles et énergétiques rencontre nos exigences les plus hautes en matière de partage de la richesse, de respect de l’environnement et des populations, maintenant et pour les générations à venir;
Voilà pourquoi nous signons cette déclaration et que nous nous engageons à prendre part au rassemblement du 22 avril qui aura lieu à 14 heures précises à Montréal ou à poser un geste symbolique dans nos régions.
Pour signer la Déclaration, on clique ici.
Pour lire le texte original, on va sur le site du quotidien Le Devoir.
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