Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste. Depuis peu, cependant, les acteurs du mouvement de la finance responsable commencent à faire en sorte que la protection des valeurs monétaires ne se fassent plus aux dépends des valeurs sociales des épargnants.
Je ne vous parle évidemment pas de la Caisse de dépôt, mais de la Caisse d’économie solidaire (le principal commanditaire d’OikosBlogue). Pour une deuxième année consécutive, elle se retrouve dans le TOP 25 du réseau Desjardins. Mais dans le domaine du placement et de l’investissement responsable, elle est la meilleure. Du côté placement, ce sont près de 40 % des portefeuilles de fonds de placement des membres de la Caisse qui étaient composés de fonds socialement responsables : les portefeuilles SociéTerre, les fonds Desjardins-Environnement et les fonds d’autres compagnies reconnues en investissement socialement responsable. Une progression constante qui va bien au-delà des statistiques canadiennes, qui se situent autour de 10 %. Du côté investissement, l’épargne ordinaire des membres de la caisse constitue le réservoir où puise la Caisse pour financer les projets des coopératives et des associations à but non lucratif du Québec. En 2011, ce réservoir disponible était de plus de 570 millions $, en hausse de 30 millions $ par rapport à 2010. Bravo !
Un pas de plus contre la finance casino
La vente à découvert permet de réaliser de juteux profits même sans argent ! Cette technique consiste à vendre un titre dont on anticipe la baisse. Lorsque la vente se fait « à nu » ou à découvert, c’est que le vendeur vend des titres qu’il ne possède pas encore. Le spéculateur fait un pari sur la baisse. L’Union européenne a adopté en février de nouvelles règles sur la vente à découvert. Dorénavant, les spéculateurs devront s’assurer d’avoir des jetons en main avant de parier ou devront pouvoir attester de leur capacité de se procurer les titres cédés, sous peine de sanction. En Belgique, les ventes à découvert d’actions financières avaient été temporairement interdites en 2011. Si l’on peut, nous disent les experts du Réseau de financement alternatif, se réjouir d’un meilleur encadrement des pratiques irresponsables, le chantier de la régulation financière reste immense.
CalPERS incite les investisseurs institutionnels à agir pour le climat
La caisse de retraite des employés de l’État de Californie, CalPERS, appelle les investisseurs institutionnels des États-Unis à agir avec force, par des actions urgentes contre les changements climatiques. Anne Stausboll, PDG de CalPRES, a lancé cet appel lors d’un sommet réunissant des délégués des 1000 plus importants acteurs de l’industrie à New York. Organisé conjointement par l’ONU et Ceres (organisation étatsunienne), le Summit on Climate Risk and Energy Solutions a débouché sur des résolutions appelant à intégrer ces enjeux dans les responsabilités fiduciaires, de manière à améliorer les pratiques des investisseurs et des entreprises dans lesquelles ils investissent. Pendant le sommet, la Deutsche Asset Management a dévoilé un rapport (2011: The Good, The Bad, and the Ugly) qui témoigne de résultats mitigés dans la lutte au réchauffement.
Les profits des fonds de placement privé mis sur la sellette
Les fonds de placement privé (les Private Equity Funds en anglais) ont été mis sur la sellette aux États-Unis dans la foulée de l’engagement de Mitt Romney dans la lutte pour remporter les primaires républicaines. En effet, la fortune de Mitt Romney vient de ses activités au sein de Bain Capital, l’un des plus grands fonds de placement privé. Le débat s’est envenimé, du côté républicain, lorsqu’un article du Financial Times a dévoilé les résultats d’une étude conduite par des chercheurs des Universités Yale et de Maastricht : au cours des dix dernières années, les fonds de placement privé ont davantage montré leur capacité à enrichir les gestionnaires de fonds qu’à générer des rendements pour les fonds de pension qui les alimentent en actifs ! En moyenne, de 2001 à 2010, le rendement annuel moyen obtenu par les fonds de pension aurait été de 4,5% (après rémunération des gestionnaires) ; mais la rémunération des gestionnaires aurait représenté chaque année 4% des capitaux investis !
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