Récemment, alors qu’il était invité à l’émission de Bazzo.tv, Dominic Champagne, qui a pourtant la répartie juste et bien aiguisée, a été désarçonnée par un commentaire de la vipère de service du Groupe Transcontinentale dans le domaine économique, René Vézina. Ce journaliste économique qui ne manque jamais une occasion pour vomir sur le Québec, est aussi un abonné du discours des courants de la droite nord-américaine.
Lors de cette émission de Bazzo.tv (que l’on peut visionner en cliquant ici), il se faisait le porte parole de la vision canadienne du développement tout azimut des sables bitumineux, reprenant dans ses mots l’idée selon laquelle le pétrole canadien serait plus ‘éthique’. Ce qui a évidemment fait réagir notre ami M. Champagne. Or dans l’une de ses répliques, René Vézina annonce que « l’une des nouvelles économiques les plus importantes des dernières semaine » aurait été que GM cessait momentanément la production de la Volt en raison de l’échec de la stratégie de l’industrie automobile de transition vers les véhicules électriques ! Rien de moins. M. Vézina est vraiment une vipère qui crache son venin quand on s’en attend le moins.
Pourtant cette réplique de M. Vézina est un mensonge éhonté qui me donne l’occasion de dire quelques mots à propos de la campagne des ‘négationnistes’ Républicains, qui depuis un an, depuis la victoire du Tea Party aux élections de mi-mandat, a dépassé la frontière de ce qui est éthiquement tolérable pour défendre le pouvoir scandaleux de l’industrie du pétrole. Cette campagne vise à démoniser la politique de l’administration Obama concernant les technologies propres, ou dit en d’autres mots, à s’attaquer par tous les moyens à toutes les politiques qui peuvent nuire à l’industrie pétrolière. Par exemple, FoxNews, le réseau de la droite radicale, accuse GM d’avoir caché un problème de sécurité de la batterie qui équipe la Volt (elle prendrait feu à la suite d’une collision importante de la voiture). Newt Gingrich aurait à un moment donné dénoncé le fait qu’on ne peut même pas mettre un rack à fusils dans le coffre de la Volt… Les Républicains ont été jusqu’à accuser GM d’être anti-américain avec des projets comme la Volt ! C’est du délire.
Dans ce contexte, on pourrait comprendre que la Volt ait des résultats de vente médiocre. Pourtant, les spécialistes explique la relative faiblesse des ventes de la Volt essentiellement en raison de son prix assez élevé (plus de 40 000$). La suspension momentanée de la production faisait suite au problème de sécurité de la batterie (baisse des ventes à 603 véhicules en janvier suite à ce problème). Mais dès février, les ventes sont reparties à la hausse. En mars, les ventes ont même atteint un sommet (plus de 2000 véhicules vendus) Malgré tout, GM s’attend à atteindre sa cible de 45 000 Volts vendues cette année. En Europe, où la campagne délirante des négationnistes n’a pas de prise dans la presse, la Ampera (qui est la version européenne de la Volt, produite par Opel-GM), est déjà un succès de vente, malgré son prix élevé et le fait qu’elle n’est pas encore en production. Plus de 7 000 ordres d’achat, pour un volume de 10 000 voitures promis pour 2012, ont été conclues.
Ceci dit, René Vézina n’a pas complètement tort lorsqu’il met l’emphase sur le fait que l’efficacité énergétique des véhicules est un succès. Mais ce succès est d’abord dû à la volonté des gouvernements d’augmenter les normes d’émission des voitures. Or, en se rangeant dans le camp des négationnistes étatsuniens ou dans celui du pétrole ‘éthique’ canadien, M. Vézina s’attaque directement à cette volonté politique de préparer la transition vers une économie plus durable.
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