C’est sous le sous-titre de « Investir dans l’environnement, une occasion historique pour relancer l’économie et la création d’emplois au 21ème siècle » que le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) lance un appel à un New Deal planétaire pour une économie verte qui relancerait l’économie mondiale. À l’image du new deal du président Roosevelt dans les années 1930 pour combattre la grande dépression, l’initiative du PNUE appelle à un nouveau compromis entre les principaux acteurs sociaux à même d’engager l’économie mondiale dans un cercle vertueux du développement.
Selon Achim Steiner, Secrétaire Général adjoint des Nations Unies et Directeur Exécutif du PNUE:
« Les crises économiques, énergétiques et alimentaire de 2008, sont en partie le résultat d’une spéculation et d’un échec des gouvernements à diriger de manière intelligente en se focalisant sur les marchés. Mais elles proviennent également d’un échec plus étendu du marché, déclenchant des pertes toujours plus importantes et plus inquiétantes du capital et des ressources naturelles, ajouté à une dépendance l’excessive sur les combustibles fossiles limités et souvent subventionnés. »
Le plan conçu par le PNUE vise à mobiliser le capital humain et le capital financier au service du capital naturel et des avoirs basés sur la nature comme programme de sortie de crise économique, sociale et environnementale. Les six priorités du PNUE qui auraient le plus d’impacts positifs pour l’économie, l’environnement et la création d’emplois sont :
• Les énergies et technologies propres, incluant les pratiques de recyclage et de valorisation);
• L’énergie rurale, y compris les énergies renouvelables et la biomasse durable;
• L’agriculture durable, incluant l’agriculture organique;
• Les infrastructures relatives à l’écosystème;
• Les réductions des émissions résultant de la déforestation et de la dégradation des forêts;
• Les villes durables, incluant la planification, le transport et la construction écologiques.
Pavan Sukdhev, banquier expérimenté de la Deutsche Banque qui seconde le PNUE dans sa recherche, a déclaré:
« Les modèles économiques du 20ème siècle ont désormais atteint les limites de leurs possibilités – possibilités en terme d’amélioration des conditions de vie pour les 2.6 milliard de personnes vivant encore avec moins de $2 par jour et en terme d’empreinte écologique. Des investissements seront bientôt à nouveau investis dans l’économie mondiale – La question est : iront-ils dans notre vieille économie à court terme actuelle, ou bien dans une nouvelle économie verte qui traitera de multiples défis tout en produisant de nombreuses opportunités économiques pour les pauvres ainsi que pour les personnes aisées. »
Cet appel de la PNUE fait suite à la publication récente du rapport « Emplois verts : pour un travail décent dans un monde durable à faibles émissions de carbone » dont nous avons parlé dans un blogue précédent. Fruit du travail conjoint de la PNUE, de l’organisation internationale du travail et de la Confédération syndicale internationale, ce rapport représente une étape clé vers la création de millions de nouveaux emplois respectueux de l’environnement dans le monde entier. Ce rapport souligne par ailleurs la nécessité de garantir une transition juste et équitable pour les travailleurs, et leurs familles, touchés par les changements climatiques et les décisions gouvernementales de réduire les émissions de carbone.
Pour Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI, l’objectif de cette démarche est ambitieux.
« Ce rapport dévoile d’énormes possibilités de création de nouveaux emplois dans les produits et les services écologiques et met en lumière combien il est important pour les gouvernements, dont bon nombre n’ont prêté que peu, voire aucune attention aux aspects sociaux et aux conséquences pour l’emploi du changement climatique. »
Il reste maintenant à imposer cet agenda au G20!
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