Les auteurs invités sont un collectif (voir les signataires à la fin du texte)
Il faut mettre fin immédiatement à la crise sociale
Nous sommes, comme citoyennes et citoyens du Québec, profondément inquiets de la grave crise qui secoue actuellement l’ensemble de la société. Nous ne pouvons permettre de voir la situation se dégrader davantage. C’est pourquoi, convaincus de l’urgence d’agir, nous intervenons publiquement, aujourd’hui le 21 avril 2012.
Nous sommes d’horizons divers. Sur d’autres questions, nos points de vue divergent. Mais nous sommes clairement en accord sur cet enjeu fondamental : cette crise autour des droits de scolarité a assez duré. Ayant causé de sérieux dommages au tissu social, elle menace des valeurs qui nous sont chères et que nous avons mis beaucoup de temps et d’énergie, dans nos occupations respectives, à incarner dans le réel.
Depuis la Révolution tranquille, le Québec a traversé d’autres crises graves : les événements d’Octobre, l’emprisonnement des chefs syndicaux en 1972, la crise d’Oka de 1990, sans compter les deux référendums qui ont aussi soulevé les passions, de part et d’autres.
Mais jamais, dans ces moments dramatiques, le gouvernement du Québec, l’État québécois, n’a-t-il opposé une aussi incompréhensible fin de non-recevoir aux groupes s’opposant à ses volontés. Au plus haut niveau de l’État québécois, la porte avait toujours fini par s’ouvrir. Toujours. Mais pas cette fois.
Il est maintenant plus que temps d’ouvrir la porte.
C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui cet appel solennel, mais fraternel, à toutes les parties engagées, afin de trouver une voie de sortie dans ce qui est de plus en plus un cul-de-sac politique et social.
Cette génération d’étudiantes et d’étudiants, engagés dans une lutte inspirée par des idéaux que nous partageons, risque de perdre bientôt ce qui le plus important : l’espoir et la confiance envers la société et ses mécanismes démocratiques, acquis de haute lutte depuis des générations, ouvrant la voie à des parasites qui ne peuvent qu’exacerber les tensions et nous éloigner d’une résolution de la crise.
Alors aujourd’hui, nous lançons un appel solennel aux parties en cause :
• Nous demandons au gouvernement du Québec de rencontrer ensemble et sans délai les trois associations étudiantes.
• Nous demandons au gouvernement du Québec de suspendre l’application des mesures prévues dans le budget 2011 qui prévoient une hausse de 75 % des droits de scolarité pour les 5 prochaines années.
• Nous demandons au gouvernement du Québec de mettre en place les mécanismes nécessaires pour qu’un large débat sur l’importance de l’éducation dans notre société et son financement prenne place, traçant ainsi la voie à une solution durable et partagée.
• Nous demandons aux associations étudiantes qu’après réponse positive du gouvernement québécois, de mettre un terme à leur grève, de s’engager avec ouverture et espoir dans cette démarche et d’y contribuer avec toute la force de conviction dont ils ont su, jusqu’ici, faire preuve.
Ont signé cette déclaration :
Claude Béland, ex-président, Mouvement Desjardins
Sœur Yvonne Bergeron, théologienne, Université de Sherbrooke
Robert Burns, juge à la retraite
Dominic Champagne, metteur en scène
Jean Cournoyer, ex-ministre libéral
Bernard Émond, réalisateur
Benoît Fortin, provincial des Capucins
Claude Lafortune, artiste
Gérald Larose, professeur UQAM
Jacques Languirand, animateur
Jacques l’Heureux, comédien
Luc Picard, réalisateur et comédien
Jean-Pierre Proulx, ex-président du Conseil supérieur de l’éducation
Guy Rocher, professeur, Université de Montréal
Céline St-Pierre, ex-présidente, Conseil supérieur de l’éducation
Alain Vadeboncoeur, médecin et animateur
Louise Vandelac, professeure, UQAM
Florent Villeneuve, théologien, Université de Chicoutimi
La jeune génération va ramasser la facture et elle constate qu’il n’y a aucune volonté gouvernementale à mettre frein aux débordements scandaleux des dépenses. Il y a plus: l’indifférence de ceux qui continuent à piger allègrement dans le trésor public sans aucune gêne ni honte.
Il y a eu, l’an dernier, plus de 50,000 cols rouges qui ont maché à Québec. Pour quel résultat? Il y a eu la marche de plus de 200,000 personnes à Montréal. Pour quel résultat?
Le récepteur ne fonctionne pas…et la dette publique monstrueuse continue à enfler à vitesse grand V.
Pourquoi refuse-t’on la vérification de la gestion des universités? Je ne suis pas universitaire et j’en entends des vertes et des pas mûres à ce sujet de personnes directement en lien.
J’ai 7 enfants, jeunes adultes dont plusieurs universitaires, et cela m’écoeure de voir comment on se fout de leur léguer un cadeau aussi empoisonné.