François Hollande a remporté l’élection présidentielle par trois points (Hollande obtient 51,5 % contre 48,5 % à Sarkozy). C’est une victoire serrée. Le taux de participation serait légèrement supérieur au second tour de la présidentielle de 2007. Le nouveau président a eu 16,5 millions de suffrages contre 15,5 millions à son prédécesseur, mais 2 millions d’électeurs ont voté blanc ou nul, comme le recommandait Martine Le Pen…
Dans un billet, Jean-François Lisée nous rapporte les propos de Patrick Bloche, député proche du nouveau président, qui, interrogé pendant la campagne par François Bugingo, déclare : « Un gouvernement de François Hollande s’engage à restaurer les relations historiques entre la France et le Québec. Car la charge de Sarkozy contre les souverainistes québécois (…) est indigne d’un chef d’État français. En fait, il aura infligé à la Belle Province les mêmes dégâts qu’à la France durant son quinquennat : il a voulu opposer les Québécois entre eux comme il l’a fait avec les Français. » Et le député rajoute : « M. Paul Desmarais ne recevra pas d’invitation de François Hollande pour la fête du 6 mai. C’est après tout, un ami personnel de Sarkozy, dont il partage la vision du Québec. Qui n’est pas la nôtre. »
La réaction de Berlin à la victoire de Hollande est venue de Guido Westerwelle, ministre des affaires étrangères allemand, qui a assuré : « Nous allons travailler ensemble à un pacte de croissance. Nous devons ajouter de nouvelles impulsions de croissance, cela passe par des réformes structurelles ». Espérons que cette nouvelle voix, le duo Franco-Allemand permettra de sortir du discours exclusif de la rigueur. Mais ce qui est encore plus intéressant, c’est que dans moins d’un an et demi, Angela Merkel pourrait être elle aussi remplacée par un nouveau chancelier ‘rouge-vert’.
En effet, ce même dimanche les partis de la coalition conservateurs-libéraux de la chancelière allemande Angela Merkel ont perdu le pouvoir dans le petit Etat régional du Schleswig-Holstein (nord), plutôt conservateur. Et dans une semaine c’est une élection encore plus cruciale en Rhénanie du Nord Westphalie (ouest), l’Etat régional le plus peuplé d’Allemagne qui devrait donné une meilleure idée du l’influence des partis social-démocrate et vert. Au Schleswig-Holstein, les conservateurs ont vu leur score diminuer d’un point seulement mais les Libéraux (FDP) dégringolent à 8,4 % (contre 14,9 %). Les sociaux-démocrates (SPD) voient leur score augmenter à 29,7 %, les Verts passent à 13,8 % alors que le Die Linke (gauche radicale) en sort avec 2,4%.
Finalement, il y avait également élections en Grèce. C’est mal parti pour la suite du plan de rigueur qui devait normaliser les finances publiques du pays. Les deux partis historiques pro-austérité et pro-Europe écopent alors que les votes contre vont chercher presque 60% (selon les résultats basés sur 60% des dépouillements). La Nouvelle Démocratie (droite, 19,82% des voix et 111 sièges) et le Pasok socialiste (13,64% des voix, contre 43,9% en 2009, avec 42 députés) parviennent à eux deux péniblement aux 151 sièges de majorité au parlement (de 300 députés).
Mais le grand gagnant est la formation de gauche radicale, Syriza, crédité de 50 sièges au parlement (16,24% des voix, qui devient la 2e force politique du pays), demande la suspension du service de la dette, l’effacement d’une partie de la dette publique et des mesures de relance, mais ne réclame pas la sortie de la Grèce de l’euro. L’autre gagnant est le groupuscule néo-nazi qui récolte 6,9 des voix, avec 21 députés.
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