L’auteur invité est Guillaume Duval, rédacteur en chef du magazine français Alternatives Economiques
Les principaux pays en développement connaissent un ralentissement économique marqué qui risque de se prolonger.
On s’est habitué à voir les pays émergents tirer désormais l’économie mondiale. Il n’est cependant pas sûr qu’ils puissent continuer à le faire très longtemps. Le Brésil comme l’Inde ou la Chine connaissent en effet des difficultés croissantes.
Le pays le plus fragilisé est le Brésil : la croissance économique y a fortement ralenti en 2011 n’atteignant plus que 2,7 %, contre 7,5 % l’année précédente. Ce coup de frein est dû en particulier à la forte hausse du cours du real, la monnaie brésilienne. Cette hausse est notamment liée aux politiques monétaires menées en Europe et aux Etats-Unis pour tenter de relancer l’activité. Les investisseurs empruntent en effet pour quasiment rien auprès des banques centrales occidentales et viennent prêter à 10 % et plus au Brésil. Mais cet afflux pousse le real à la hausse, ce qui freine l’industrie brésilienne : en janvier dernier, la production automobile du pays était en recul de 30 % sur un an. Pour lutter contre ce ralentissement, la banque centrale brésilienne a abaissé ses taux directeurs de 12 % l’an dernier à 8,75 %. Et le gouvernement brésilien taxe désormais à hauteur de 6 % les entrées de capitaux.
Tour de vis en Inde
L’Inde fait face elle aussi à un ralentissement économique marqué. De plus, contraint de limiter les dérapages des finances publiques du fait d’un déficit de 5,9 % du PIB sur le budget 2011-2012 (qui s’est terminé fin mars), le gouvernement indien a prévu de serrer la vis en réduisant notamment les subventions aux produits de base. Au moment même où l’envolée des cours du pétrole frappe durement le pays.
Quant à la Chine, elle est certes protégée de l’afflux de capitaux occidentaux par la non-convertibilité du yuan, mais elle est confrontée elle aussi à un sévère ralentissement de son économie. En février dernier, l’activité manufacturière était en recul pour le cinquième mois consécutif. Et ce, alors que le pays se débat avec le dégonflement douloureux d’une bulle immobilière colossale. Celle-ci avait été dopée en particulier par le gigantesque plan de relance mis en œuvre en 2009 lors de la crise financière mondiale. Par ailleurs, le pays, deuxième importateur mondial de pétrole, subit lui aussi de plein fouet la hausse des cours de l’or noir. Bref, le temps où l’on pouvait compter sur les pays émergents pour tirer l’économie mondiale semble bel et bien en train de se terminer.
Pour lire le texte original, on va sur le site du magazine Alternatives Economiques
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