Encore aujourd’hui, alors que les preuves scientifiques et les faits s’accumulent pour démontrer que le réchauffement climatique est une réalité déjà à l’œuvre, un mouvement de résistance s’acharne à nier cette réalité. En Amérique du Nord, ce mouvement réactionnaire domine le débat public. Il est donc urgent de diffuser une information diversifiée sur les changements climatiques.
Reprise de la croissance des émissions de CO2
Avec la crise économique de 2008-2009, les émissions de CO2 ont légèrement décliné en 2009. Malheureusement, avec la reprise, l’augmentation des émissions a totalement effacé cette diminution : la croissance des émissions de CO2 en 2010 a été de 5,8%, une augmentation sans précédent ! Les pays de l’OCDE ont connu une augmentation de 3,4% alors que celle des autres pays était de 7,6%. On évalue qu’en 2011, le niveau de CO2 dans l’atmosphère atteindra 391,3 parties par million (ppm), contre 388,6 ppm en 2010 et 280 ppm à l’époque préindustrielle. Plus de 70% des émissions de CO2 résultent de la consommation des énergies fossiles, dont 40% pour la production d’électricité et le chauffage, le reste servant au transport, à l’industrie et à la construction.
D’autres preuves scientifiques sur les causes des changements climatiques
Puisque plusieurs doutent encore des véritables causes des changements climatiques, les scientifiques cherchent toujours à améliorer les preuves. Les chercheurs du Max Planck Institute for Meteorology qui travaillent sur le retrait des glaces de l’Arctique signalent que ni les fluctuations naturelles, ni l’auto-accélération du phénomène ne peuvent expliquer leurs observations. L’évolution récente du continent Arctique montre une très forte corrélation de ce retrait des glaces avec l’augmentation de la concentration de GES, de nature humaine.
La NASA aurait découvert une importante source d’émission de méthane en Arctique
Nous savons que les pôles gelés emmagasinent des quantités énormes de méthane dans les fonds et les sédiments marins, dont les fameux hydrates de gaz. Une nouvelle étude conduite par des scientifiques de la NASA aurait récemment photographié une surprenante et potentiellement importante nouvelle source d’émission de méthane au cœur même de l’océan Arctique, au nord de l’Alaska. On y voit un couvert de glace brisé, dégageant une surface importante de l’océan Arctique à l’air libre. “It’s possible that as large areas of sea ice melt and expose more ocean water, methane production may increase, leading to larger methane emissions…. So our finding could represent a noticeable new global source of methane.”
Des dommages de 2 000 milliards $ en services naturels fournis par les océans
Toujours dans les océans, mais dans des mers plus chaudes : une étude du Stockholm Environment Institute (SEI) affirme que les dommages causés par les changements climatiques aux services naturels fournis par les océans auraient un coût de 2 000 milliards $ par année d’ici la fin du siècle. Sur la base de l’hypothèse d’une hausse de 4°C d’ici 2100, les chercheurs ont calculé que l’acidification des mers, la réduction de l’oxygène, la multiplication des tempêtes tropicales et l’élévation du niveau des océans menaceraient de façon très importantes le stock de poissons et la vie marine en générale. Selon les chercheurs de la SEI, la mise en place de mesures radicales de lutte contre le réchauffement permettrait de limiter la hausse des températures à 2°C, réduisant les pertes estimées de la productivité marine à 600 milliards $ en 2100.
Pakistan : des coûts de 14 milliards $ en désastre naturel
Mais, direz-vous, 2100 c’est loin. Pour les Pakistanais, le coût des changements climatiques s’élèverait déjà à 14 milliards $ par année. C’est l’ancien ministre pakistanais de l’environnement, Malik Amin Aslam, qui affirmait récemment, lors d’une conférence sur les résultats des négociations internationales pour la lutte aux changements climatiques, que les coûts des désastres naturels (dus à 90% au réchauffement) représentent presque 5% du PIB du Pakistan. L’organisateur de l’évènement, Rashid Amjad, irrité par la tournure des exercices de négociations, où chaque pays reste enfermé dans son propre agenda, appelle à agir contre cette menace mondiale. Le problème c’est que les pays les plus touchés sont les moins responsables de cette situation (comme le Pakistan). Ce n’est que lorsque la Chine et les États-Unis subiront des coûts équivalents à 5% de leur PIB que, vraisemblablement, des mesures radicales vont commencer à être prises par les principaux pays émetteurs. Malheureusement.
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