Plus d’un milliard de personnes demeurent sous-alimentées dans le monde, indique la Food and Agriculture Organization (FAO), organisation des Nations Unies en charge des questions d’alimentation. Le pourcentage de personnes sous-alimentées est le plus fort en Afrique subsaharienne (30 %). Mais c’est l’Asie, plus peuplée, qui compte le nombre le plus important de personnes sous-alimentés (642 millions).
En 1996, les États membres des Nations Unies s’étaient engagés, dans le cadre des Objectifs du Millénium, à réduire de moitié (soit de 400 millions, en prenant comme référence la période 1990-92) le nombre de personnes sous-alimentées en 2015 au plus tard. De toute évidence, avec les crises financières et économiques que nous traversons actuellement, ces objectifs ne seront pas atteints.
De nombreuses raisons expliquent la situation de ces pays. Les catastrophes climatiques, les guerres, les pandémies font basculer des pays déjà fragiles et désorganisent la production vivrière (qui fournit des produits alimentaires destinés principalement à la population locale). Les structures du développement lui-même sont en cause : dans les mêmes pays se côtoient des paysans pauvres avec une culture autarcique et des cultures modernes destinées exclusivement aux exportations. Enfin, la corruption et l’accaparement des ressources par une minorité favorisée empêchent une répartition équitable. L’économiste indien, « prix Nobel » d’économie, Amyrtia Sin, a d’ailleurs démontré que les famines sont davantage provoquées par un problème de répartition que par un problème de production.
Malgré tout, alors que la situation alimentaire mondiale était plutôt en amélioration, la récession économique est venue renverser totalement la situation. La hausse spéculative des prix alimentaire a ruiné des années d’effort de la communauté internationale et des communautés de pratiques. Depuis lors, les prix des denrées ont baissé, mais la diminution est loin de compenser la hausse de 2007-2008. Fin 2008, ils sont restés en moyenne supérieurs de 24 % en termes réels, comparés à ceux de 2006 et de 33 % par rapport à 2005. En même temps, les flux de soutiens (aides publiques, investissements privés, transferts des migrants, etc.) se tarissent et les exportations ralentissent.
« Un mélange dangereux constitué par le ralentissement de l’économie mondiale et la flambée persistante des prix des denrées alimentaires dans de nombreux pays a fait sombrer dans la faim et la pauvreté chroniques quelque 100 millions de personnes de plus par rapport à l’an dernier », a déclaré M. Jacques Diouf, Directeur général de la FAO. « La crise silencieuse de la faim – qui touche un sixième de l’humanité – représente une grave menace pour la paix et la sécurité mondiales. Nous devons de toute urgence dégager un large consensus sur l’éradication totale et rapide de la faim dans le monde et prendre les mesures nécessaires à cet effet. »
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