Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste. Depuis peu, cependant, les acteurs du mouvement de la finance responsable commencent à faire en sorte que la protection des valeurs monétaires ne se fassent plus aux dépends des valeurs sociales des épargnants.
Les critères ESG : un point de vue syndical
Les personnes actives dans le mouvement de la finance responsable comprennent l’importance d’avoir accès à des informations crédibles concernant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance des entreprises publiques (i.e. inscrites sur les marchés boursiers). Parmi eux, les responsables syndicaux membres de comités de retraite. Cette référence présente un rapport provenant des CCOO, la principale organisation syndicale espagnole de gauche, qui analyse les informations fournies par 5 grandes agences internationales de notation extra-financière des entreprises. Sur la base des préoccupations du mouvement syndical, le rapport signale que les enjeux environnementaux et de gouvernance sont mesurés de façon plus consistante que les enjeux sociaux (droits sociaux, humain et du travail). Provenant de ce syndicat, ce rapport ne peut que devenir une référence.
Les impacts économique des caisses de retraite
Alors que les régimes de retraite à prestation déterminée (RPD) font l’objet d’attaques en règle des milieux d’affaire et politiques (en particulier sur le plan municipal), une étude récente produite par le National Institute on Retirement Security (NIRS, un institut indépendant des États-Unis) signale que ces régimes ont un impact positif majeur dans les communautés où vivent les bénéficiaires de ces régimes. Selon l’étude, les bénéfices distribués par les RPD aux États-Unis supportent 6,5 millions d’emplois et entraînent 1 000 milliards $ en activités économiques dans l’ensemble du pays. Selon l’étude, la majorité des bénéfices distribués proviennent des rendements financiers des régimes : 58,8% des contributions des régimes proviennent des rendements, 27,2% des employeurs et 14% des employés.
Bâle 3: les banquiers tremblent ?
Suite à crise de 2007, il est apparu indiscutable que l’autorégulation du secteur financier ne mettait pas la société à l’abri de nouvelles crises financières. C’est la raison pour laquelle l’UE et le G20 ont entamé un nouveau cycle de négociations sur les exigences de fonds propres des banques dans le cadre de Bâle 3. L’industrie financière pèse de tout son poids pour convaincre les parlementaires européens des effets néfastes d’une réglementation trop contraignante à son encontre. Pendant longtemps, l’industrie financière a été seule à exercer son lobby auprès des institutions régulatrices, tant la matière est difficilement appréhendable pour la société civile. C’est maintenant histoire ancienne depuis que celle-ci s’est dotée en 2010 d’une organisation composée d’experts capables de contrer les arguments du monde financier : Finance Watch. Pour mieux faire comprendre son action, Finance Watch a publié une BD reprenant les grands enjeux de la réforme. Finance Watch plaide pour une augmentation du niveau des fonds propres des institutions financières et une diminution de l’effet de levier qui leur permet d’emprunter 50 fois leur capital pour investir. On peut télécharger le document détaillé de Finance Watch en cliquant ici.
La fin du secret bancaire en Europe ?
Une écrasante majorité des membres du Parlement européen a appelé le 17 avril dernier à mettre un terme au secret bancaire et à renforcer la lutte contre l’évasion fiscale. Dans leur résolution, les Parlementaires européens demandent aux États membres d’éliminer les exonérations injustifiées et de généraliser l’échange d’informations automatique afin de mettre fin au secret bancaire. Le Parlement a également appelé à créer un taux d’imposition minimum sur les sociétés mais cet appel à, quant à lui, fortement été contesté par les partis conservateurs et libéraux qui prônent la concurrence fiscale entre les États membres. L’un des promoteurs de cette résolution, le Réseau pour la justice fiscale (RJF) rappelle que si la résolution du Parlement n’est pas juridiquement contraignante, elle constitue un élément de pression politique non négligeable. Il rappelle que les revenus issus de la fraude, du travail au noir et de la corruption permettraient d’injecter les moyens financiers nécessaires à la réalisation d’une société durable tant au niveau social qu’environnemental.
Note de recherche sur les acteurs de la FSR au Québec
La Chaire d’éthique appliquée de l’Université de Sherbrooke vient de mettre en ligne la troisième note de recherche sur la finance socialement responsable (FSR), qui porte sur les acteurs de ce domaine alternatif de la finance. Selon les auteurs, la réalisation de ce document a permis d’élaborer une typologie de ces acteurs de façon à mieux comprendre le rôle de chacun d’eux et ainsi mieux cerner les enjeux éthiques auxquels ils sont confrontés.
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