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Le samedi 23 avril 2022

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Le scénario d’une dépression ne peut pas être écarté

La Grande Récession déclenchée en 2008 suite à la folie spéculative des financiers a eu des effets catastrophiques. Les États-Unis n’avaient pas connu un tel niveau de détresse socioéconomique depuis les années 1930 avec des pertes d’emplois massives et des villes en faillite technique (voir l’exemple de l’Alabama). Les membres de l’Union européenne continuent à en subir les conséquences désastreuses, dans certains cas extrêmement tragiques.

Et pourtant, nos dirigeants politiques ont non seulement refusé de prendre les mesures pour éviter que ne se reproduise une telle crise (par une réglementation sévère des marchés financiers, la fin des paradis fiscaux et la mise en place d’une stratégie de reconversion écologique par le biais d’investissements massifs dans des infrastructures collectives durables) ils ont été jusqu’à nommer à des postes de commande les anciens banquiers mis en cause dans le déclenchement de la crise ! Mario Draghi et Mario Monti de Goldman Sachs, Luis de Guindos de Lehmann Brothers sont maintenant responsables des choix publics en Europe parce qu’ils détiennent une expertise financière rare… Résultat : nous sommes peut-être à la veille d’une rechute de l’activité économique qui pourrait conduire l’économie mondiale vers une Grande dépression.

En début d’année, les pays européens ont eu à refinancer une masse énorme de dette arrivant à maturité dans un contexte de spéculation insensée, envenimé par des agences de notation en conflit d’intérêt, et la catastrophe a pu être évitée par une injection de 1 000 milliards d’euros de la BCE (dirigée par Mario Draghi) dans les banques européennes, à un taux de 1%. La crise des taux a été évitée, mais cette nouvelle masse de liquidité s’est aussi retrouvée ailleurs que dans les dettes publiques.

L’Angleterre a toujours refusé de se joindre à l’Euroland pour protéger un système financier hypertrophié qu’on peut en quelque sorte considérer comme le premier paradis fiscal du monde. Mais avec la combinaison d’une rechute du pays dans la récession et d’une politique d’austérité qui affaiblit le pouvoir d’achat des ménages, les dettes publiques et privées inquiètent de plus en plus les analystes. Cette ‘bombe à retardement’ britannique s’appuie sur une dette publique qui atteindrait un ratio de 81% du PIB, une dette privée (les ménages et les entreprises) de 180% du PIB ainsi qu’un affaissement économique qui ferait fondre les encours des fonds de pension britanniques, contraints de dégager des taux de rentabilité plus élevés, en prenant des risques toujours plus inconsidérés. Un sauvetage public serait de plus en plus vraisemblable.

Aux États-Unis, les données socioéconomiques indiquent clairement que la croissance des inégalités, premier facteur de responsabilité de la crise des subprimes, se poursuit à un rythme accéléré. La hausse de la part des revenus nationaux accaparés sous forme de profits, qui était déjà forte avant, a connue une accélération après la Grande Récession. En contrepartie, la baisse de la part des revenus du travail n’a jamais été aussi bas depuis 1947, c’est-à-dire depuis que ces statistiques sont calculées. Cet automne, les États-Unis feront face à une crise majeure (la Federal Reserve parle d’un ‘Fiscal Cliff’) qui malmèneront des marchés financiers déjà surchauffés par la crise européenne : un trou budgétaire de près de trois-quarts de billion (mille milliards) de $.

Le plus récent communiqué public du GEAB, reproduit sur OikosBlogue, présente de façon plus détaillée les facteurs de crises qui s’accumulent. Pour eux il apparaît plus que probable qu’avant la fin de 2012, les créanciers feront face, dans la douleur, à l’heure des comptes et à l’explosion de colère des peuples. « Il y avait environ 30 000 milliards $ d’actifs-fantômes dans le système financier mondial. Il en reste environ 15 000 milliards $ qui vont pour l’essentiel s’envoler d’ici la fin 2012. La bonne nouvelle c’est qu’à partir de ce moment-là, on pourra sérieusement envisager de reconstruire un système financier mondial sain. La mauvaise nouvelle, c’est que c’est au cours des trimestres à venir que ces 15 000 milliards $ vont s’envoler en fumée. »

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