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Le samedi 23 avril 2022

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Le transport collectif et l’économie verte au Québec: innover pour les financer

La transition vers une économie plus soutenable passe par des investissements massifs pour changer la nature du système productif, par ce que nous appelons une reconversion écologique de l’économie. C’est en matière de transport où la vulnérabilité de l’économie québécoise est la plus grande et où la transition serait le plus difficile à affronter en cas de choc pétrolier. Depuis la fermeture de GM, à Boisbriand, la fabrication d’équipements de transport collectif (train, métro, autobus) domine le sous-secteur manufacturier québécois du transport terrestre. On peut dire que l’économie québécoise s’est, davantage par la force des choses que par une stratégie clairement assumée, progressivement spécialisée dans le domaine du transport collectif. Nous pensons que le moment est maintenant venu d’en faire volontairement un secteur clé, de calibre mondial, du développement économique du Québec.

Or, que constatons-nous ? Le gouvernement Charest, ce maître absolu du faux-semblant, se traîne les pieds. Il a fallu deux bonnes années avant qu’on assiste finalement au lancement d’un projet d’autobus électrique au Québec, alors que nous avons toutes les compétences et le savoir-faire pour prendre des initiatives dans ce domaine. Résultat : la STM a récemment octroyé un contrat à DesignLine USA pour l’acquisition de sept autobus entièrement électriques à plancher surbaissé, d’une valeur totale de 5,9 M$. Liée à la stratégie globale d’électrification du réseau de transport, cette action s’inscrit dans le cadre du Plan stratégique 2020 de la STM. On voudrait impunément laisser l’économie du Québec se fragiliser, on ne ferait pas mieux.

La grande région de Montréal devrait accueillir plus d’un demi-million de nouveaux résidents à l’horizon 2031. Dans quel contexte cela va-t-il survenir : celui de la saturation actuelle des réseaux de transports routiers et de transports collectifs ; du sous-investissement des réseaux routiers et de transports collectifs de la région, notamment de la part du gouvernement du Québec ; des grands travaux de réfection du réseau routier supérieur de la région au cours des 10 prochaines années, de nature à paralyser la mobilité à l’intérieur de la région ; finalement celui de la compétitivité de la région montréalaise par rapport aux autres grandes métropoles nord-américaines. Dans ce contexte, nous rappelle TRANSIT (l’Alliance pour le financement des transports collectifs au Québec), il devient urgent d’imaginer de nouveaux modèles de financement du réseau de transport afin de régler les problèmes de congestion chronique de la région et veiller à l’entretien et à la bonification du réseau.

TRANSIT estime que la situation des transports collectifs de la grande région de Montréal est aujourd’hui intenable, ce que reconnaît le PMAD en priorisant le développement des transports collectifs de la région. Pour The Economist, la forte densité de ces métropoles, alliée entre autres à de grands réseaux de transports collectifs efficaces, constituent des facteurs essentiels qui rendent les villes plus performantes. Montréal, qui arrive en 22e position de ce palmarès, est aujourd’hui devancée par des métropoles nord-américaines concurrentes telles New York (1ère position), Chicago (9e), Boston (10e), Toronto (12e), San Francisco (13e), Vancouver (18e) et Los Angeles (19e). Plusieurs de ces métropoles ont de plus commencé à investir massivement dans de vastes programmes de renouveau des transports publics, ce qui les rendra encore plus attractives.

Pour la seule Communauté métropolitaine de Montréal, on évalue à 22,9 milliards $ les investissements nécessaires au chapitre du renouvellement des infrastructures existantes et du développement de nouvelles infrastructures de transports collectifs. Mais pour l’ensemble du Québec, le projet de reconversion vers une économie verte impliquerait des investissements d’une centaine de milliards $, voire plus. Étant donné l’environnement particulièrement hostile des pouvoirs publics face à l’endettement, il est évident que nous devrons innover pour mobiliser les capitaux nécessaires.

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