La Coalition québécoise contre les ateliers de misère (CQCAM) réaffirme qu’il ne peut y avoir de développement durable sans travail décent et respect des droits humains. La tenue du Sommet de la Terre, Rio+20, est une occasion de rappeler au gouvernement et aux employeurs du Québec leurs responsabilités au chapitre des conditions de travail et de la réduction de la pauvreté, enjeux sociaux qui sont directement liés au développement durable.
La CQCAM interpelle le gouvernement du Québec en proposant trois initiatives pour favoriser une transition juste de l’économie au Québec :
1. Rendre obligatoire la production de rapports de responsabilité sociale et environnementale pour les entreprises cotées en bourse ou supportées par les fonds publics; ces rapports devant être appuyés par des exercices de vérification externe, rigoureux et indépendants, afin d’accroître la reddition de compte, la transparence et la traçabilité de leurs pratiques.
2. Intégrer des critères sociaux et environnementaux dans les appels d’offres des organisations publiques et des municipalités pour assurer une production et une consommation responsable;
3. Appuyer l’adoption d’une taxe sur les transactions financières à l’échelle mondiale, dont les bénéfices contribueraient en partie à la lutte contre les changements climatiques, au développement et à re-réglementer le secteur financier.
Nous sommes en droit de nous questionner sur l’approche développement durable mise de l’avant par le gouvernement du Québec. Comment assurera-t-il le respect des droits humains dans le développement du Plan Nord ou d’autres projets de développement économique?
La promotion de pratiques responsables ne suffit pas pour que les entreprises participent pleinement à la pérennité de notre territoire et au bien-être de nos collectivités. Très souvent les résultats d’initiatives volontaires sont limités et même inefficaces jusqu’à ce que des lois contraignantes soient adoptées. La Loi sur l’équité salariale en est un bon exemple.
Environnement, travail et économie ne sont pas contradictoires. Un constat implacable exprimé par l’Assemblée syndicale sur le travail et l’environnement tenue en marge du Sommet de Rio+20. Obtenir de bonnes conditions de travail, c’est aussi vivre dans un environnement sain, pour sa santé et sa sécurité, permettant de développer à long terme les économies locales et régionales.
Avec Rio+20, nous sommes à un moment critique des grandes transformations mondiales. Nous ne pouvons accepter la démission de l’État social. Des normes ont été développées. Celles-ci sont accompagnées par des certifications reconnues. Il faut rendre le tout cohérent et légiférer par une approche nationale et contraignante en développement durable, fondée sur les droits humains et le travail décent.
Réaliser le plein potentiel humain et écologique du Québec. Placer l’humain au centre du développement durable. Refuser d’être complice des injustices sociales et environnementales perpétrées au nom d’une croissance insoutenable. Soutenir plutôt une transition juste de notre économie. Voilà les défis que le Québec doit relever.
La logique est simple, pas de développement durable sans travail décent et respect des droits humains!
Signataires
Michèle Asselin
Coordonnatrice – Centre international de solidarité ouvrière
Nathalie Guay
Conseillère syndicale – CSN
Renaud Ledoux
Coordonnateur – Coalition québécoise contre les ateliers de misère
Atïm León
Conseiller syndical – FTQ
Rappelons que la CQCAM rassemble depuis 2003 des organisations syndicales, des organisations non gouvernementales de coopération internationale et de défense des droits humains. Ses champs d’expertise sont la responsabilité sociétale des organisations (RSO) et les politiques d’approvisionnement responsable. Liste de membres : www.ciso.qc.ca
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