Lecture estivale : je vous signale la parution de l’ouvrage suivant :
Sortir de l’économie du désastre : austérité, inégalités, résistances
Bernard Élie et Claude Vaillancourt (coordonnateurs), M éditeur
Introduction
Par Bernard Élie et Claude Vaillancourt
L´état de notre économie n’est pas très reluisant. Les inégalités ne cessent de croître, ce qu’a d’ailleurs reconnu, entre autres sources, un rapport récent de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et des études de Statistique Canada. La crise économique, amorcée en 2007, a des répercussions à la chaîne : les États endettés, après avoir renfloué les banques qui ont spéculé de façon irresponsable, n’arrivent plus à relancer l’économie. Les plans d’austérité qui en découlent bloquent toute reprise et limitent l’accès aux services essentiels. Le taux de chômage est élevé. On ne semble plus voir le moment où nous aurons la certitude que les choses s’amélioreront.
Notre environnement ne se porte guère mieux. Les pays n’arrivent pas à prendre des mesures efficaces pour s’attaquer au problème du réchauffement climatique.
La biodiversité est dramatiquement menacée. L’exploitation sans restriction des ressources naturelles se fait sans qu’en soient envisagées les conséquences sur les populations, l’environnement, les générations à venir. Le virage vers une consommation plus responsable de l’énergie et vers des sources d’énergie renouvelable se prend avec une lenteur désespérante.
Ainsi, osons-nous franchement parler de désastre. Les choix des gouvernements, tant au Québec et au Canada qu’ailleurs dans le monde, ne profitent pas à l’ensemble des populations, mais ne font que perpétuer et approfondir les crises – économique, sociale, environnementale.
Malgré ces constats accablants, rien n’est sérieusement envisagé pour changer la situation. Les mêmes politiques inefficaces sont relancées. Elles sont encouragées par de nombreuses instances : les investisseurs qui ne voient que les profits à court terme ; les agences de notation, qui souvent favorisent l’austérité budgétaire, continuent à s’imposer malgré leurs fautes, même si elles restent liées à d’importants groupes d’intérêts ; et surtout les grands médias qui rabâchent sans recul et sans véritable esprit critique les diktats de l’économie néolibérale qui nous ont menés à la catastrophe.
Le mouvement des indignés a pourtant bien révélé à quel point notre système économique favorise une très petite minorité, toujours plus réduite, toujours plus puissante, peu importe les inconvénients qu’en subissent tous les autres.
Le Québec ne fait pas exception. La combativité et les valeurs du peuple québécois ont fait que nous vivons dans la société la moins inégalitaire d’Amérique du Nord. Ce qui agace nombre d’experts, de journalistes et de politiciens. Pour eux, le modèle suprême reste les États-Unis ou, dans la mesure où il imite son grand voisin, le reste du Canada. Ils n’évaluent le bien-être qu’en terme de richesse absolue et osent faire croire que le Québec est pauvre. Le modèle états-unien a pourtant de nombreuses failles : l’ascenseur social y est presque inexistant ; le système de santé coûte très cher et les soins de qualité sont surtout accessibles aux riches ; son système d’éducation publique est dans un état pitoyable ; les bons emplois se font plus rares, ce qui correspond à un recul majeur de la syndicalisation ; la consommation d’énergie par habitant y est beaucoup trop élevée ; les inégalités n’ont jamais été aussi grandes et le taux de pauvreté atteint des niveaux record. Est-ce vraiment le type de société dans laquelle nous aimerions vivre ? […]
On peut lire la suite de l’introduction sur le site d’Économie autrement.
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