Plutôt que faire comme la majorité des autres gouvernements du monde occidental, le gouvernement conservateur d’Ottawa met de l’avant un programme budgétaire pour à coup sûr plonger le Canada dans la crise politique. Enfermé dans une vision idéologique et doctrinaire selon laquelle un bon gouvernement doit équilibrer en tout temps ses revenus et ses dépenses, il prévoit couper 6 milliards $ de dépenses gouvernementales pour éviter de prochains déficits.
La crise, qui s’annonce déjà aux États-Unis, dans la Communauté européenne et au Japon, est assez sévère pour que le Fonds monétaire internationale (FMI) appelle les gouvernements à mettre en place des programmes de relance économique équivalant à 2 % du PIB du pays. Pour le Canada, ça voudrait dire un programme de dépenses de 30 milliards $.
Plutôt que de présenter une image fidèle de la situation économique, l’énoncé économique du ministre des Finances, Jim Flaherty, engage le gouvernement dans une gigantesque « fraude fiscale », selon Toby Sanger, économiste sénior au Syndicat canadien de la fonction publique. Les prévisions économiques et financières du ministre sont fausses, elles vont à l’encontre des prévisions d’organismes indépendants du privé. Les prévisions sont beaucoup plus optimistes que le privé parce que le gouvernement veut démontrer que les finances publiques peuvent rester saines, malgré la situation économique internationale. Le ministre cherche à démontrer qu’en limitant légèrement les dépenses, le Canada pourra passer à travers ces temps d’incertitude.
En plus de couper dans les subventions aux partis politiques, et sauver ainsi un ridicule 30 millions $, le fédéral prévoit limiter les salaires et suspendre le droit de grève des fonctionnaires jusqu’en 2011 ainsi que mettre fin aux poursuites judiciaires concernant les clauses d’équité salariale. Pour un gouvernement qui n’a obtenu l’appui que de 37,6 % de la population, mais qui surtout a dressé contre la vision conservatrice de son parti l’ensemble des électeurs qui ont voté pour les partis de l’opposition, ce programme est totalement irresponsable et représente un danger pour la démocratie.
On peut visionner la réponse du Bloc Québécois à cet énoncé conservateur.
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