L’auteur invité est le mouvement Sortons le Québec du nucléaire
Le mouvement Sortons le Québec du nucléaire appelle les opposants au démantèlement de la centrale nucléaire Gentilly-2 au calme et à la modération.
« Par leurs ultimatums, leurs images déconnectées de la réalité et par la présentation caricaturale des conséquences de la fermeture les notables locaux, le syndicat, le lobby nucléaire et le Parti libéral tentent d’exercer une pression indue sur le gouvernement Marois et de manipuler l’opinion publique. Le gouvernement a pris une bonne décision, qui va dans l’intérêt de tous les Québécois », a déclaré Christian Simard, de Nature Québec.
« Le fait demeure que la centrale Gentilly-2 est coûteuse, inutile et sa gestion risquée. Cette centrale a déjà produit plus de 2 500 tonnes de déchets hautement radioactifs, que nous léguons aux générations futures. Il faut mettre fin à cette situation », ajoute-t-il.
Mythe 1 La sécurité de Gentilly-2: « Pas plus dangereux que de conduire une voiture » (Yves Lévesque, maire de Trois-Rivières) – « Plus sécuritaire ouvert que fermé » (SCFP)
Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, a déclaré cette semaine que faire fonctionner une centrale nucléaire « n’était pas plus dangereux que de conduire une voiture » et, du même souffle, a appelé « au renversement du gouvernement ».
Ce genre de déclaration, dans la lignée des « On va s’éclairer à la chandelle » (Michel Arsenault, FTQ) ou « C’est impossible qu’une centrale nucléaire explose » (ancien maire de Bécancour), rabaisse le débat.
« On doit rappeler que la catastrophe de Fukushima (où il y a eu 7 explosions)…) a provoqué la création d’une zone d’exclusion totale de 20 kilomètres et qu’il est faux de prétendre qu’au Québec nous sommes à l’abri d’une telle éventualité.
De plus, une centrale en opération émet quotidiennement dans l’environnement une quantité importante de radionucléides qui ne sont pas sans effets pour les humains et les habitats essentiels à leur existence », rappelle Michel Duguay, physicien nucléaire.
« Et que dire de la déclaration du SCFP, qui juge que la centrale Gentilly-2 serait plus sécuritaire ouverte que fermée ? Sinon qu’elle heurte le sens commun », ajoute Pierre Jasmin des Artistes pour la Paix.
Mythe 2 : « Le démantèlement sera plus cher que la réfection»
Sans aucun document à l’appui, les opposants déclarent que la fermeture et le démantèlement de Gentilly-2 coûteront plus cher que sa réfection.
On veut simplement rappeler ici qu’à la note 13 de ses états financiers 2011, Hydro-Québec évalue à 729 millions le démantèlement et la disposition du combustible de Gentilly-2, alors que le coût de la réfection ne se ferait pas en bas de 3 milliards $.
De plus, on ne peut pas vraiment opposer les coûts de démantèlement aux coûts de réfection, car il faudra un jour ou l’autre déclasser Gentilly-2 et que ces coûts ne pourront être évités. Les repousser d’une vingtaine d’années, advenant une réfection, n’aurait pour effets que de les accroître.
Un autre épouvantail économique vient de surgir : Hydro-Québec devra inscrire immédiatement une perte à ses états financiers advenant la fermeture de Gentilly-2 ce qui affectera le dividende versé au gouvernement.
En créant une Société Québécoise de démantèlement de Gentilly-2, cette situation pourra être évitée. Pour André Bélisle de l’AQLPA « Il faut voir le démantèlement de Gentilly-2 comme une occasion magnifique de développement d’expertise, non seulement dans le démantèlement de centrales, mais également en conservation et en efficacité énergétique, en nouveaux modes de production d’énergie et en robotique. Au lieu de développer une énergie chère et toxique, dont le prix s’élève en Amérique du Nord entre 15 et 20 sous le kilowatt/heure, pourquoi ne pas s’orienter vers des choix d’avenir ? ».
Mythe 3 : Une catastrophe pour l’économie locale et l’emploi
Au lieu de pronostiquer une catastrophe économique pour la région, les chambres de commerce devraient s’informer et lire l’étude commandée par Hydro-Québec sur les impacts d’une fermeture de Gentilly-2 qui dit qu’une « perte annuelle de près de 13 millions est prévue pour les fournisseurs régionaux de Gentilly-2 » (Liens vers l’étude commandée par Hydro-Québec – PDF, page i).
Ces pertes seront largement compensées par le fonds de diversification de 200 millions $ annoncé par le gouvernement. Il en va de même pour les pertes d’emploi directes, quand on sait que plus de 90 % des employés de la centrale ont la sécurité d’emploi et pourront en bonne partie être réaffectés au démantèlement.
L’ultimatum des libéraux : une position irresponsable
Au lieu de poser des ultimatums, comme de sommer le gouvernement de rencontrer le comité stratégique régional, et de rouler des mécaniques dans un contexte de gouvernement minoritaire, le Parti libéral devrait tenir compte du fait que le Québec est en période de surplus énergétique et placer le bien commun avant les petites stratégies partisanes.
« Dans ce contexte et en regard des risques liés au nucléaire, la seule solution sensée demeure le déclassement de Gentilly-2 et la diversification de l’économie régionale », mentionne Karel Mayrand de la Fondation David-Suzuki.
La CAQ semble opérer un virage salutaire, mais connaît peu le dossier
Après voir qualifié d’« irresponsable » la non réfection de Gentilly-2, la Coalition avenir Québec semble se repositionner et veut maintenant attendre les chiffres avant de se prononcer.
Toutefois, Monsieur Bonnardel semble souhaiter que la centrale continue de fonctionner pendant l’exercice de réflexion, ignorant sans doute qu’elle est présentement en arrêt et que son permis ne lui permet pas d’être en fonction après le 31 décembre 2012.
Sortons le Québec du nucléaire note avec intérêt que l’économiste Claude Garcia, près de certains éléments de la CAQ, s’oppose fortement au projet de réfection.
En terminant, le mouvement Sortons le Québec du nucléaire réitère son appui à la décision du gouvernement Marois et demande aux intervenants économiques de cesser de semer la peur par des affirmations non fondées et de fausses informations.
Post-scriptum : À propos de l’opinion publique
Sur le site du MSQN, la pétition initiée en 2010 reprend vigueur depuis la première du film GENTILLY OR NOT TO BE, le 10 septembre à Trois-Rivières. En de mercredi 26 septembre, 2550 signatures ont été enregistrées. Pour signer, on clique ici.
Rappelons également que, depuis novembre 2009 jusqu’à avril 2011, 7 pétitions successives ont été déposées à l’Assemblée nationale « Pour sortir le Québec de la filière du nucléaire » , parrainées par plusieurs députés : Résultats : 29 746 signatures enregistrées.
Pour lire le texte original, on va sur le site de L’aut’journal.
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