Encore aujourd’hui, alors que les preuves scientifiques et les faits s’accumulent pour démontrer que le réchauffement climatique est une réalité déjà à l’œuvre, un mouvement de résistance s’acharne à nier cette réalité. En Amérique du Nord, ce mouvement réactionnaire domine le débat public. Il est donc urgent de diffuser une information diversifiée sur les changements climatiques.
Après la sécheresse : la hausse des prix
Même nos économistes de banques (ces institutions qui participent allègrement à la spéculation sur les aliments) sonnent l’alarme : après l’été caniculaire que nous avons vécu, il en coûtera plus cher pour acheter de la viande, des produits laitiers, des œufs, du pain et des pâtes. Selon les économistes de la RBC et de la Scotia, la facture du panier d’épicerie pourrait ainsi augmenter de 2,5 à 3,5 % en 2012, et de 4 % en 2013. Et il s’agirait là d’un scénario très conservateur renchérit l’économiste principal chez Desjardins, Benoît Durocher. Pour ce dernier, les faibles récoltes de maïs devraient par ailleurs mettre un frein à la production massive de biocarburants aux États-Unis. Ça ne fera que favoriser les prochaines cultures de maïs au Canada, qui a moins souffert de la sécheresse…
Les coûts des inondations seraient aussi élevés que ceux des séismes
Swiss Re, le plus grand réassureur du globe, vient de publier une étude qui démontre que le coût des inondations pour les assureurs augmente à un rythme alarmant et qu’il est en train de se comparer aux coûts des grands séismes. Dans les années 1970, le montant annuel des demandes d’indemnisation s’échelonnait de 1 à 2 milliards $, alors qu’en 2011 les pertes liées aux dommages assurés causés par les inondations ont atteint 15 milliards $. On estime à 500 millions le nombre de personnes qui sont concernées chaque année par ce péril sur l’ensemble de la planète. La croissance démographique, la concentration d’actifs dans des zones exposées et les changements climatiques contribuent à l’augmentation des dommages provoqués par les inondations et génèrent des défis pour l’assurabilité. « Les 12 milliards$ de dommages assurés en Thaïlande ont réellement mis en lumière le risque de sinistralité extrême suite aux inondations. Les pertes assurées correspondent à 1 800 % du total des primes annuelles dommages du pays » explique Jens Mehlhorn, auteur principal de l’étude.
La glace de l’Arctique fond à un rythme accéléré…
Les glaces de l’Arctique fondent à un rythme que même les scientifiques ne pouvaient pas imaginer il y a vingt ans, affirme Kim Holmen, directeur du Norwegian Polar Institute (NPI). Non seulement elle diminue en surface, mais son épaisseur rétrécit à un rythme accéléré : au 7 septembre dernier, elle n’était que le quart du volume qu’elle avait il y a 20 ans. En 2007, l’IPCC estimait que la glace disparaîtrait totalement en été d’ici la fin du présent siècle. Or, selon ce que nous pouvons observer depuis quelques années, les scientifiques estiment maintenant que cela devrait arriver avant la fin de la décennie !
…et cette fonte des glaciers accélère les événements climatiques extrêmes
Malheureusement, le rythme accéléré de fonte des glaces de l’Arctique aura des répercussions climatiques immédiates. Selon les scientifiques du climat, le record de pertes de glace devrait avoir un impact direct sur les courants marins en profondeur (dont le Gulf Stream) en apportant en Europe et aux État-Unis des conditions climatiques extrêmes pour l’hiver qui vient. « The astounding loss of sea ice this year is adding a huge amount of heat to the Arctic Ocean and the atmosphere. It’s like having a new energy source for the atmosphere, » explique Jennifer Francis, une scientifique de l’atmosphère au Rutgers University du New Jersey. Selon Peter Wadhams, de l’Université de Cambridge de Grande-Bretagne, la chaleur dégagée par la perte de glace de l’Arctique serait l’équivalent du réchauffement découlant de 20 ans d’émissions de CO2 !
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