Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste. Depuis peu, cependant, les acteurs du mouvement de la finance responsable commencent à faire en sorte que la protection des valeurs monétaires ne se fassent plus aux dépends des valeurs sociales des épargnants.
Les fonds de travailleurs publient leur rapport DD
Fondaction CSN et le Fonds de solidarité FTQ ont procédé au cours des dernières semaines à leur assemblée générale annuelle et dévoilé leur plus récent rapport de développement durable. Dans les deux cas, ces rapports sont construits en utilisant les lignes directrices de triple reddition de compte de la Global Reporting Initiative (GRI), ce qui les oblige à présenter (chaque année dans le cas du FSTQ et à tous les deux ans pour Fondaction), les performances sociales, économiques et environnementales de leurs activités, en plus des performances habituelles des rapports financiers. On peut consulter le rapport de Fondaction Donner du sens à l’argent et celui du Fonds de solidarité Bâtir demain au quotidien.
Le directeur de Bâtirente réélu au Conseil des PRI
Daniel Simard, coordonnateur général de Bâtirente, a été réélu pour un troisième mandat au sein du conseil consultatif des Principes pour l’investissement responsable. Trois candidats représentant les signataires détenteurs d’actifs étaient en lice pour les deux postes à pourvoir. Daniel Simard a été désigné au siège réservé pour l’Amérique du Nord. Le conseil consultatif des PRI constitue le cœur de la gouvernance des PRI; il se compose de représentants élus au sein de chaque catégorie de signataires et régions géographiques ainsi que de représentants permanents des Nations Unies. Bâtirente était du groupe des vingt-quatre premiers investisseurs institutionnels de tous les continents à signer les Principes pour l’investissement responsable (PRI) lors de leur lancement par Kofi Annan, alors Secrétaire général des Nations-Unies, le 27 avril 2006 à la Bourse de New York. Aujourd’hui, forts de plus de 1200 signataires de toutes les régions du globe et de leurs plus de 30 billions d’actifs, les PRI constituent, selon Daniel Simard, le lieu par excellence où se développent les pratiques responsables dans le domaine financier.
Monnaie et stabilité : le lien manquant
En juin dernier, le Club de Rome a présenté à l’organisation européenne Finance Watch un nouveau rapport intitulé “Monnaie et stabilité – le lien manquant”. Le rapport avance un argument fascinant pour l’utilisation de monnaies concurrentes dans le but de restaurer la stabilité financière et d’engendrer une économie plus durable. Bernard Lietaer et ses co-auteurs suggèrent aussi une solution à la crise actuelle Grèce/Zone Euro basée sur la création par la Grèce de monnaies électroniques complémentaires, urbaines ou régionales, circulant en parallèle avec l’Euro que le pays conserverait pour ses affaires internationales. Le taux de change local/euro serait déterminé sur le marché en ligne. Pourquoi ne pas envisager aussi l’implantation de monnaies sociales sur une vaste échelle ? C’est à suivre.
La rémunération des dirigeants au 21e siècle
Dans ce billet de Bob Walker (V-P du Service ESG de Placements NEI), on présente la philosophie de gestion qui est derrière le nouveau modèle de rémunération des dirigeants d’entreprise proposé par cette institution financière responsable. Pour lui, les sociétés qui souhaitent réellement créer de la valeur à long terme ne se soucient pas uniquement de répondre aux attentes des actionnaires, mais aussi à celles des clients, des employés, des fournisseurs et des collectivités où elles sont exploitées. Par conséquent, le régime de rémunération des dirigeants devrait traduire cette réalité. Pour ouvrir le débat sur la question, il présente deux idées clés. En premier lieu, il faut remettre en question l’accès privilégié des actionnaires aux conseils d’administration et à la haute direction des sociétés. Nous devons réfléchir, dit-il, à l’opportunité de créer des structures officielles permettant à d’autres parties prenantes d’exprimer leur point de vue à l’égard des stratégies et des activités de la société. En second lieu, nous devons envisager d’imposer un plafond à la rémunération des dirigeants. Ça c’est un discours financier qui est comme une musique à mes oreilles…
Finance durable à la carte : greenwashing ?!
Le Réseau financement alternatif (RFA), regroupement belge de la finance responsable, s’insurge contre le ‘greenwashing’ du secteur financier de la Belgique. La Fédération belge du secteur financier, Febelfin, vient en effet de publier ses recommandations en matière de produits financiers responsables. Exclues de la démarches, les institutions financières alternatives des normes légales. Ce que propose la Febelfin, ce sont des normes volontaires qui n’ont aucun effet contraignant sur les institutions financières qui restent donc libres d’en faire ce qu’elles veulent. Autrement dit, chaque institution financière continuera à décider selon ses propres critères de qualifier un produit financier « éthique », « durable » ou « socialement responsable ».
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