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Le samedi 23 avril 2022

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Obama, quel bilan ?

L’auteur invité est Yann Mens, journaliste à Alternatives Internationales. Ce texte est l’introduction au dossier du n° 056 – septembre 2012 du magazine.

Le tableau était noir et Barack Obama ne l’a pas caché dans son discours d’investiture, le 20 janvier 2009 : « Des gens ont perdu leur maison ou leur emploi, des entreprises ont dû fermer leurs portes. Notre système de santé coûte trop cher. Nos écoles laissent tomber trop d’enfants et chaque jour apporte de nouvelles preuves que la façon dont nous utilisons l’énergie renforce nos adversaires et menace notre planète ». Dans le même souffle cependant, il promettait à une nation angoissée par le déclin qu’elle pouvait se remettre d’aplomb : « Nous agirons, non seulement pour créer de nouveaux emplois mais pour jeter les fondations d’une nouvelle croissance (…). Nous redonnerons à la science la place qu’elle mérite et utiliserons les merveilles de la technologie pour accroître la qualité des soins de santé et diminuer leur coût. Nous dompterons le soleil, le vent et le sol pour faire avancer nos automobiles et tourner nos usines. Nous transformerons nos écoles et nos universités pour répondre aux exigences d’une ère nouvelle« .

Prudemment, le nouvel élu ne disait pas à quel terme l’Amérique ferait tout cela. Depuis, le travail a été bien entamé. Mais, comme le détaillent les dix experts américains qui ont contribué à ce dossier, le bilan de la présidence Obama reste mitigé. Le chômage dépasse toujours 8 %. De nombreux pauvres ne bénéficient pas d’aide sociale suffisante. Une réforme de l’assurance-maladie a été adoptée, aux ambitions réduites. Le secteur financier commence à être mieux régulé. Mais sur ce sujet, comme sur d’autres, et notamment l’environnement, le président a revu ses promesses à la baisse. Par conservatisme parfois, tant l’homme souhaitait gouverner au centre. Mais surtout pour tenter de surmonter au Congrès l’obstruction des républicains (et les résistances de certains démocrates).

De « Yes, we can » à « No, we can’t »

Car le président américain n’est pas un président français auquel le Parlement est en général soumis. Le locataire de la Maison Blanche doit tenir compte de la surveillance de la Cour suprême et des compétences réservées aux États fédérés, mais surtout des considérables prérogatives du Congrès. Comme en outre, l’ensemble des représentants et le tiers des sénateurs sont soumis à réélection tous les deux ans, il est régulièrement confronté à des assemblées d’une autre couleur politique que la sienne. Et donc contraint de trouver des alliés dans le parti d’en face pour faire adopter ses projets. Cette méthode bipartisane fonctionne lorsque les courants majoritaires des deux grandes formations sont d’accord sur l’essentiel. Hélas si comme aujourd’hui, l’un des deux partis, les républicains, est surtout influencé par sa faction la plus radicale (le Tea Party), tout texte devient matière à conflit. Et c’est l’immobilisme. Ou au moins, le piétinement que Barack Obama a expérimenté depuis que les républicains ont reconquis la Chambre des représentants fin 2010.

Pourquoi un tel sursaut de radicalisme à droite ? Pour des motivations qui tiennent à l’histoire et à la culture politique des États-Unis sans doute, telle la méfiance à l’endroit de l’État fédéral et de l’impôt, héritée du combat contre le colonisateur britannique, ravivée depuis trente ans par les propagandistes néolibéraux et exacerbée par les injections massives d’argent public visant à renflouer le système financier depuis 2008. Mais d’autres raisons l’expliquent, comme le refus de la solidarité avec les perdants de la crise ou l’hostilité à l’endroit de l’immigration. Des motivations qui rappellent des démons bien connus en Europe… Dans un contexte économique qui reste morose et favorise l’abstention, cette tentation populiste est sans doute l’un des principaux freins à la réélection de Barack Obama. Conjuguée aux rigidités du système institutionnel, elle pourrait aussi rester son premier handicap s’il était reconduit à la tête des États-Unis.

Pour lire le texte original, avec ses nombreuses références, on va sur le site d’Alternatives Economiques.

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