Communiqué Statistique Canada – La mise en place des normes comptables révisées du Système international de comptabilité nationale a conduit à une légère révision à la baisse de la croissance annuelle moyenne de la productivité du travail au Canada dans le secteur des entreprises pour la période allant de 1981 au deuxième trimestre de 2012.

L’ensemble des révisions apportées au produit intérieur brut (PIB) et aux heures travaillées a eu pour effet de réduire en moyenne de 0,1 point de pourcentage le taux de croissance annuel de la productivité du travail des entreprises au cours des trois décennies allant de 1981 à 2011.

La révision historique des comptes de productivité du travail du Canada a mené à des modifications de toutes les variables utilisées pour mesurer la productivité. Le cadre d’analyse de la productivité du travail comporte quatre variables fondamentales, soit le PIB, l’emploi, les heures travaillées et la rémunération. Les variables dérivées sont le PIB par heure travaillée (productivité du travail), les heures travaillées par emploi, la rémunération horaire et le coût unitaire de main-d’œuvre.

Révision de la croissance du produit intérieur brut réel du secteur des entreprises

Les révisions apportées aux estimations du PIB réel du secteur des entreprises ont eu très peu de répercussions sur la croissance à long terme de la production utilisée pour mesurer la productivité du travail et le coût unitaire de main-d’œuvre. Pour l’ensemble des 30 dernières années, la croissance annuelle moyenne du PIB réel dans les entreprises a été révisée à la baisse de 0,1 point de pourcentage. La majeure partie de cette révision est survenue pendant la période de 1981 à 1990 durant laquelle le PIB réel a été révisé à la baisse de 0,3 point de pourcentage.

Révisions de la rémunération du travail

Les données agrégées de la rémunération du travail utilisées dans les comptes de productivité du Canada proviennent du PIB des Comptes nationaux des revenus et dépenses. Les données de la rémunération du travail jouent un rôle clé dans la répartition des heures travaillées par secteur. Bien que les révisions du PIB par les Comptes nationaux des revenus et dépenses n’aient entraîné aucun changement conceptuel dans la rémunération des salariés, cette variable a été touchée par un nombre de révisions de nature statistique, ce qui s’est traduit par un déplacement important dans la répartition de la rémunération des salariés entre le secteur des entreprises et celui des administrations publiques en faveur de ce dernier.

En 2007, le cumul de ces révisions a eu pour effet d’augmenter la rémunération du secteur non commercial de près de 6 milliards de dollars et de réduire celle des entreprises d’environ 8 milliards de dollars. Sur le plan de la croissance, ces changements n’ont presque pas eu d’incidence sur la période de 30 années de révision.

Révisions du volume d’heures travaillées

À l’instar de la rémunération du travail, le niveau des heures travaillées est demeuré à peu près inchangé pour l’ensemble de l’économie. Cependant, la révision historique a conduit à une révision à la hausse des heures travaillées en faveur du secteur non commercial au détriment du secteur des entreprises. En 2007, la nouvelle année de référence des comptes de la productivité du travail au Canada, le niveau des heures travaillées a été révisé à la baisse de 253 millions dans le secteur des entreprises et révisé à la hausse de 294 millions dans le secteur non commercial. Ces modifications du niveau du volume des heures de travail n’ont toutefois pas eu d’incidence sur les taux de croissance à long terme des heures travaillées dans l’ensemble de l’économie et dans le secteur des entreprises.

Révisions de la productivité du travail

De façon générale, la croissance de la productivité du travail a fait l’objet d’une révision à la baisse, dont la majeure partie est survenue entre 1981 et 1990. Entre 1981 et 1990, la croissance annuelle moyenne de la productivité du travail a été révisée à la baisse de 0,3 point de pourcentage, passant de 1,3 % à 1,0 %. Cependant, les révisions de la croissance annuelle moyenne de la productivité au cours des deux décennies suivantes (1990 à 2000 et 2000 à 2011) n’ont pas eu d’incidence globale. La croissance annuelle moyenne de la productivité du travail pour la période de 1990 à 2000 est demeurée inchangée, s’établissant à 2,1 %. De même, la croissance annuelle moyenne de la productivité du travail pour la période de 2000 à 2011 est restée inchangée, se situant à 0,8 %. La révision à la hausse la plus importante de la croissance de la productivité du travail a eu lieu en 1993 (+0,7 %) alors que la révision à la baisse la plus importante est survenue en 1997 (-0,8 %).

La trajectoire trimestrielle de la productivité du travail des entreprises en 2012 a légèrement changé comparativement aux estimations publiées auparavant. Le pourcentage de variation de la productivité dans les entreprises canadiennes a été révisé à la hausse, passant de 0,0 % à une hausse de 0,4 % au premier trimestre, et révisé à la baisse, passant d’un recul de 0,4 % à un déclin de 0,5 % au deuxième trimestre.

Comparaison de la croissance de la productivité du travail entre le Canada et les États-Unis

Les données révisées montrent une hausse de 0,1 point de pourcentage de l’écart de croissance de la productivité du travail entre le Canada et les États-Unis. Sur une base annuelle moyenne, la croissance de la productivité du travail dans les entreprises américaines est maintenant de 0,8 point de pourcentage supérieure à celle des entreprises canadiennes pour la période allant de 1981 à 2011.

L’écart de croissance de productivité s’est accru pour l’ensemble des trois dernières décennies, mais principalement entre les années 1981 et 1990. L’écart de croissance de la productivité du travail entre les deux pays a été révisé, passant de 0,4 à 0,7 point de pourcentage pour la période de 1981 à 1990. Il est resté essentiellement le même durant les deux dernières décennies. L’écart de la productivité pour la période de 1990 à 2000 est de 0,1 point de pourcentage, tandis qu’il est de 1,5 point de pourcentage pour la période de 2000 à 2011.