Les données sur l’emploi aux États-Unis confirment dans les faits, s’il en était encore besoin, ce que les spécialistes et le président Bush ont admis cette semaine : le pays est maintenant en récession. En fait il le serait depuis décembre 2007. Et, comme pour confirmer ce fait dans une comparaison avec nous, pour la première fois depuis fort longtemps, le taux de chômage de nos voisins, à 6,7 %, est maintenant plus élevé que celui du Canada (6,3).
Selon les données du BLS du mois de novembre, ce sont 533 000 personnes qui auraient vu leur nom rayé de la liste de paye de leur employeur. La plus forte perte d’emplois en un seul mois depuis la crise du milieu des années 1970. En plus, le bureau des statistiques révise ses données des pertes d’emplois pour les mois de septembre et octobre, en faisant passer ces dernières à respectivement 320 000 et 403 000, soit 200 000 pertes de plus qu’annoncées précédemment.
Selon les analystes, à ce rythme, on s’attend à ce que les chiffres officiels du chômage dépassent la barre des 10 % avant la fin de 2009. Mais il faut par ailleurs comprendre que cette statistique officielle ne se compare pas parfaitement à la statistique canadienne. Elle est en effet plus restrictive, ce qui permet généralement de signaler des données plus faibles que son partenaire canadien.
“A broader measure of unemployment that includes people who want a job but are not actively looking and people who are working part time but would prefer a full-time job rose more steeply — to 12.5 percent of the workforce, from 11.8 percent in October. A year ago, that rate was 8.4 percent. That suggests that on top of the 10.3 million people who are unemployed, another 9 million Americans are out of work or not getting the hours they want due to the weak economy.”
Rappelons que le National Bureau of Economic Research (NBER), l’institution « officielle » qui détermine historiquement les informations sur les cycles économiques aux États-Unis (le début et leur fin), vient de déterminer que le pays est en récession depuis près d’un an. Sur la base d’un ensemble de données, le sommet du cycle précédent aurait été en décembre 2007.
“The committee views the payroll employment measure, which is based on a large survey of employers, as the most reliable comprehensive estimate of employment. This series reached a peak in December 2007 and has declined every month since then.”
Contrairement aux conjoncturistes des institutions financières, le NBER ne retient pas nécessairement la définition d’une récession technique selon laquelle deux trimestres de croissance négative du PIB signaleraient une récession. Il définit une dépression comme une récession plus sévère que les autres. La dernière dépression étant celle des années 1930. Selon le NBER, cette récession a commencé en août 1929 et s’est terminé en mars 1933 : quarante-trois mois de déclin.
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