L’auteur invité, Jean-Marc Fontan, est professeur de sociologie à l’UQAM, co-directeur de l’Alliance de recherche universités-communautés (ARUC) en économie sociale et animateur du Blog de l’incubateur universitaire Parole d’excluEs
La loi de mobilisation pour le logement et la lutte contre l’exclusion est une nouvelle mesure légale adoptée en mars 2009 par le gouvernement français. Cette loi « contient une série de dispositions de nature à renforcer la mobilisation des acteurs de l’immobilier, à améliorer le fonctionnement des copropriétés, à développer une offre nouvelle de logements, mais aussi à renforcer la mobilité dans le parc de logements, à lutter contre l’exclusion, et enfin à faciliter l’hébergement et l’accès au logement ». Fort de cette Loi n0 2009-323, l’État français pourrait décider de reprendre les recommandations du rapport d’Etienne Pinte sur « l’hébergement d’urgence et l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées », lequel préconisait la construction de 500 000 nouveaux logements par année, dont 120 000 logements sociaux. (La solution passerait par le béton (rapport Pinte). Elle passerait aussi par un meilleur encadrement législatif des parcs HLM (Loi 2009-323).
Est-ce approprié ?
S’il est exact que l’offre de logements sociaux abordables et que l’accès à la propriété pour les personnes démunies ou à faible revenu pose problème. S’il est vrai qu’il importe d’investir dans le logement social pour accroître le nombre de ces derniers, pour améliorer la qualité du bâtit et pour répondre aux besoins des locataires. Il est tout aussi vrai qu’investir seulement dans le béton ne suffit pas.
L’expérience de Parole d’excluEs montre clairement l’importance d’œuvrer à la fois sur la dimension physique et sur la dimension humaine du vivre ensemble. Certes, des personnes pauvres ou exclues ont besoin d’avoir accès à des logements sociaux qui soient en nombre et en qualité suffisante. Ils ont aussi besoin que ces unités de logement soient dotées de dispositifs facilitant, par la mobilisation, l’exercice d’une vie citoyenne et d’une vie collective. Sans cette animation sociale de base reposant sur des principes et des valeurs facilitant une mise en mouvement citoyen par et dans l’action collective, il est illusoire de penser que seule l’amélioration de l’offre de logements sociaux ou de leurs dispositifs de gestion sera suffisante pour lutter contre la situation d’exclusion.
Il faut plus ! Il importe d’investir aussi dans la mobilisation sociale…
Tiré du Blog de l’incubateur universitaire Parole D’excluEs
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