Les inégalités dans le monde s’accroissent comme rarement auparavant. Même si la situation au Québec est moins pire qu’ailleurs (voir à ce propos la note d’intervention de l’IREC), ce ne sont sûrement pas les prétentions de réformes fiscales du nouveau gouvernement qui vont grandement améliorer les choses.
En France, par contre, les inégalités s’accroissent clairement. Récemment, les chiffres de l’Insee dévoilent une très forte progression des inégalités. En 2002, le cinquième le plus pauvre de la population percevait 9,3 % du niveau de vie total. Il en perçoit désormais 8,7 %, soit 0,6 point de moins, ce qui représente environ 6 milliards de moins que ce qu’il aurait perçu si la répartition des revenus ne s’était pas déformée à son détriment. Pendant ce temps, dans le cinquième le plus riche, c’est l’inverse qui s’est produit : de 37,7 %, sa part dans le revenu total est passée à 39 %, soit 1,3 point de plus, donc un gain supplémentaire d’environ 12 milliards issu de la déformation de la répartition des revenus à son avantage. Et l’on entend ces pauvres privilégiés hurler à l’oppression fiscale parce que l’État viendrait leur reprendre une part de ce surplus ? De qui se moque-t-on, vraiment ?
Aux États-Unis, le Forbes 400 permet d’évaluer la valeur des 400 personnes les plus riches du pays. En 2011, la richesse collective de ce groupe de super-riches a atteint 1,7 billions $ (1 700 milliards), une augmentation de 13% par rapport à l’année précédente grâce à l’excellente tenue des marches financiers (l’an dernier). La valeur moyenne de chaque membre du Forbes 400 atteint maintenant 4,2 milliards $, contre 3,8 l’an dernier. Par ailleurs, le taux d’imposition de ces super-riches est assez bas : les baisses de taux d’imposition de l’ère Bush ont permis d’abaisser ces taux sous la barre de 20%. En 2011, il aurait atteint 18%. De 1995 à 2007, on calcule que le taux d’imposition des membres du Forbes 400 a baissé de moitié alors que leur richesse aurait quant elle quadruplé.
Selon le World Factbook le plus récent (revue mondiale produite par la CIA), les États-Unis se classeraient 42e parmi les pays les plus inégaux. Le 1% le plus riche détient 34,5% de la richesse nationale alors que la moitié la moins favorisé de la population en détient 1,1%. La Chine se classerait quant à elle au 27e rang. Le 1% le plus riche détiendrait 70% de la richesse privée du pays.
Concluons ce portrait avec la référence à un billet de Trish Hennessy (How To Fix Income Inequality), directeur des enjeux stratégiques au Centre canadien de politiques alternatives. Il y fait une vaste revue des propositions de chercheurs et de groupes canadiens pour corriger les inégalités de revenu. C’est à consulter sans tarder.
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