Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste. Depuis peu, cependant, les acteurs du mouvement de la finance responsable commencent à faire en sorte que la protection des valeurs monétaires ne se fassent plus aux dépends des valeurs sociales des épargnants.
Projet de loi sur la transparence des caisses de retraite
Le député libéral de Don Valley-Ouest, Robert Oliphant, déposera devant la Chambre des communes un projet de loi visant à modifier la Loi de 1985 sur les normes de prestation de pension, de manière à ce que les gestionnaires des régimes de retraite publics et privés divulguent les considérations accordées aux facteurs d’ordre environnemental, social et de gouvernance dans la sélection, la rétention ou la liquidation de placements.
« Ce projet de loi vise la transparence. Il doit permettre de savoir comment sont prises les décisions entourant les placements, de manière à protéger les gens qui souscrivent à un régime de retraite. » De nombreux experts accordent leur appui à cette initiative. « L’adoption de ce projet de loi permettra au Canada de se mettre au diapason avec les pays industrialisés où il est déjà obligatoire pour de nombreux régimes de retraite de divulguer les considérations d’ordre environnemental, social et de gouvernance » a déclaré Peter Chapman, directeur général de L’Association des actionnaires pour la recherche et l’éducation. Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada, a également accordé son appui au projet de loi. L’Association pour l’investissement responsable (AIR), une association nationale pour le placement socialement responsable, est d’avis que ce projet de loi permettrait de savoir plus facilement quels éléments d’ordre environnemental, social et de gouvernance sont pris en considération. « La dernière crise économique a été causée en partie par un manque d’attention accordée à d’importantes questions d’ordre social, comme les prêts hypothécaires à risque, et à des questions de gouvernance, comme les primes salaires des cadres » a déclaré le directeur général de AIR, Eugene Ellmen.
Investir dans les énergies propres crée plus de richesse et d’emplois
Un rapport du SEF Alliance (Sustainable Energy Finance), mis sur pied à l’initiative du Programme des Nations Unies sur l’environnement – Finance, permet de souligner les liens entre les investissements dans les énergies renouvelables, le développement économique et la santé. Le rapport souligne que les dépenses « vertes » ont davantage d’impacts sur l’emploi et la santé que n’importe quels autres types de dépenses visant à stimuler la reprise, tout en permettant de diminuer l’émission de GES.
Un large groupe d’investisseurs plaide pour un traité fort contre les changements climatiques
Le plus large regroupement international d’institutions financières a lancé récemment un appel pour demander la signature d’un nouveau traité fort sur les changements climatiques. Initié par le Ceres, une ONG environnemental étatsunienne qui cherche à réorienter de façon radicale la manière de faire les affaires, l’appel est signé par 181 institutions qui, collectivement, gèrent 13 000 milliards de $ en actifs. On trouve plusieurs fonds de pension publics des Etats-Unis, dont CalPERS et le New York State Common Retirement Fund, mais également des institutions privées telles que Domini Social Fund et Bâtirente. La Caisse de dépôt et placement ainsi que Desjardins n’en font pas partie.
Parmi la dizaine d’éléments qui sont proposés pour faire partie d’une entente forte, le regroupement appelle à des cibles globales de 50-85 % de réduction pour 2050, dont des cibles de 80-95 % spécifiquement pour les pays développés et des cibles intermédiaires de 25-40 % pour 2020. Pour les autres pays, il demande des plans mesurables et vérifiables de réductions d’émissions.
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