L’auteure invitée est Sylvie Woods, membre du Parti vert.
Dans l’article « Pétro-économie québécoise : les risques », Éric Pineault, énumère les écueils reliés au développement d’une filière d’exploitation pétrolière telle que la maladie hollandaise, qui survient lorsque les revenus tirés du pétrole sont utilisés comme principale source de « rente sociale ». Pour M. Pineault, il faudra démontrer que l’exploitation pétrolière au Québec sera « rentable, faisable et viable ». Son analyse fait référence à la Norvège. Ce qui étonne, c’est que tout le volet des coûts énergétiques assumés par les Norvégiens est laissé dans l’ombre. Récemment, une étude comparative faite par Jean-Thomas Bernard, démontrait que les politiques énergétiques norvégiennes sont bien différentes du Québec (« L’énergie au Québec et en Norvège », dans Ressources naturelles et politiques publiques. Le Québec comparé).
La Norvège a décidé de placer ses revenus tirés du pétrole dans un fonds souverain et les Norvégiens y ont renoncé depuis 1969, pour les générations futures, tout en diversifiant leur économie. Dès 1991, la Norvège instituait une politique d’écofiscalité sur les émissions de CO2.
M. Bernard souligne dans son analyse que : « La Norvège poursuit une politique de vérité des prix à l’égard de l’usage des sources d’énergie et recourt à la taxation pour atteindre ses objectifs environnementaux ; il s’ensuit que les consommateurs d’énergie de ce pays paient des prix très élevés même si la Norvège est un grand producteur. » Par exemple, le prix du pétrole et de l’électricité résidentielle est le double de ce que paient les Québécois. Il est important de rappeler que le gouvernement québécois n’a pas encore atteint les objectifs de réduction de GES qu’il s’était fixés, qu’il n’a pas de programme d’efficacité énergétique véritable et qu’aucune politique d’écofiscalité n’est envisagée pour assumer les externalités associées aux énergies fossiles.
De plus, les commissaires au développement durable qui se sont succédé ont démontré que, malgré la Loi sur le développement durable, le gouvernement n’a pas adapté sa gestion économique afin de protéger l’environnement. Par exemple, les investissements destinés aux transports collectifs sont faméliques comparés aux sommes investies dans les infrastructures routières. On aura beau qualifier de meilleure pratique la politique énergétique norvégienne quant à l’exploitation pétrolière, il demeure que les générations présentes vivent déjà les effets du réchauffement climatique, legs de l’exploitation pétrolière. Des risques sous-estimés par M. Pineault.
Pour lire le texte original, on va sur le site du quotidien Le Devoir.
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