Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste. Depuis peu, cependant, les acteurs du mouvement de la finance responsable commencent à faire en sorte que la protection des valeurs monétaires ne se fassent plus aux dépends des valeurs sociales des épargnants.
L’obsession des marchés pour le court-terme est devenue un véritable problème pour l’économie. Finance Watch a réuni à Bruxelles d’éminents spécialistes pour se pencher sur la problématique de l’investissement à long terme et pour discuter des leçons à tirer d’un rapport du gouvernement britannique publié cet été par le professeur John Kay. Deux idées phares ont émergé au cours de cette discussion : la nécessité de créer des primes ou avantages favorisant l’investissement à long terme, et celle de lutter contre la complexité. Pour ce qui est des incitations, il s’agirait par exemple de lier la rémunération des gestionnaires de fonds à leur performance absolue sur le long terme et non pas à leur performance relative à court terme, comme c’est le cas aujourd’hui. Pour ce qui est d’un retour vers plus de simplicité, il s’agirait par exemple de se débarrasser des intermédiaires inutiles et du jargon juridique.
Les banques doivent s’engager dans la transition
L’organisation étatsunienne Rainforest Action Network vient de publier un rapport intitulé « Bankrolling Climate Disruption: the Impacts of the Banking Sector’s Financed Emissions » dans lequel elle analyse les impacts de la finance dominante sur les émissions de GES et des risques (de réputation, réglementaire et financier) que cela pose sur le système financier. L’analyse repose sur la proposition suivante : en finançant une économie émettrice de carbone, le système financier (prêts bancaires, investissements ou services financiers) accélère les changements climatiques et accroît son empreinte écologique. Pour éviter les risques croissants que cette situation entraîne pour l’industrie, le système financier doit initier un virage important en participant au financement de la transition en commençant par mesurer et réduire les impacts (en carbone) de ses activités.
Questions et réponses sur la dette, ou plaidoyer pour l’annulation de la dette des PED
Cet ouvrage du CADTM aidera celles et ceux qui veulent tirer des enseignements des expériences vécues par les peuples du tiers-monde pour affronter les problèmes de surendettement auxquels les pays les plus industrialisés sont aujourd’hui confrontés. Les initiatives d’allégement de la dette des pays en développement lancées par le G8 et les institutions financières internationales ne changent pas la donne. Pour le CADTM, une approche radicalement différente doit être envisagée : la réalisation d’audits citoyens et l’annulation pure et simple de cette dette, illégitime et largement odieuse. Les auteurs montrent que l’annulation de la dette, condition nécessaire mais non suffisante, doit être accompagnée d’autres mesures. Ils posent aussi la question : qui doit à qui ? Ils soutiennent la demande de réparations.
Portrait 2012 de la FSR aux États-Unis
Selon le rapport dévoilé en novembre 2012 du Social Investment Forum (SIF – États-Unis), le total des actifs sous gestion utilisant au moins l’une ou l’autre des stratégies socialement responsables s’élèverait à 3,7 billions $ (3 744 milliards $) au début de 2012. Les deux grandes catégories de stratégies reconnues comme étant socialement responsable sont l’incorporation de facteurs ESG dans le processus d’analyse des investissements et l’activisme actionnarial). Les actifs de la finance responsable aux États-Unis ont crû de façon importante entre 1995 (la première année où un portrait de la FSR a été mené) et 2012 : une augmentation de 486%. Durant la même période, l’univers total des actifs sous gestion a augmenté de 376%, passant de 7 à 33,3 billions $. Sur l’ensemble de la période, la FSR a donc crû plus rapidement que l’univers global de référence ; par contre lorsque l’on considère seulement la période la plus récente (2010-2012), les actifs de la FSR ont augmenté de 22% alors que les actifs totaux croissaient de 33%. Les actifs gérés de façon responsable sont donc passés de 12% à 11,3% des actifs totaux aux États-Unis.
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