Communiqué du CSI – L’impulsion indispensable à la création d’emplois verts et décents devra attendre, tel est le message que les gouvernements adressent aujourd’hui aux travailleurs et travailleuses du monde entier, au moment de la clôture de la conférence sur le changement climatique tenue à Doha, au Qatar.
Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI, déclare que, même si l’on attendait peu de cette conférence, le mouvement syndical était convaincu que les récents rapports scientifiques et la nécessité de transformer les économies de toute urgence pourraient accélérer le rythme des négociations.
« Nous quittons cette conférence en nous demandant quand l’ambition reviendra à la table des négociations. De tels résultats laissent présager une planète morte et sans emplois, et sans transition juste non plus », déplore Mme Burrow.
À Doha, les gouvernements ont décidé d’établir une seconde période d’engagement au Protocole de Kyoto ; toutefois, le nombre de pays qui s’y associent et l’ambition générale du régime ont diminué au cours des négociations de la COP 18.
Les pays qui n’adhèrent pas à Kyoto II ont également revu à la baisse les perspectives d’une architecture forte pour le climat dans le futur. Les négociations de Doha n’ont pas apporté d’éclaircissements sur la manière dont les gouvernements des pays développés mobiliseraient les 100 milliards USD prévus pour financer le changement climatique.
« Plus nous attendons pour définir des objectifs ambitieux en matière de réduction des émissions, plus la transition sera injuste. Nous avons besoin de temps pour mettre en place une transition juste et les politiques sociales permettant d’aider les gens qui travaillent à participer pleinement à une économie durable. Ces atermoiements vont nous rendre la tâche difficile, voire impossible. Pour qu’elle soit juste, la transition doit commencer maintenant », ajoute Mme Burrow.
Les emplois verts et la planète sont en jeu ; le mouvement syndical international mobilise les travailleurs/euses pour faire entendre leur voix et infléchir la position des gouvernements sur le changement climatique avant 2015, date butoir pour l’adoption du prochain accord sur le climat.
Le mouvement syndical international a fait part aux délégué(e)s et aux gouvernements présents aux discussions des Nations Unies sur le climat de ses préoccupations en ce qui concerne le traitement des travailleurs/euses migrants au Qatar.
« 1,2 million de travailleurs et travailleuses migrants se voient refuser le droit de former un syndicat ou de se syndiquer et leurs conditions de travail s’apparentent à de l’esclavage moderne. Le Qatar doit agir et mettre en œuvre les normes internationales du travail définies par l’OIT en tant qu’agence des Nations Unies », déclare Mme Burrow.
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