Communiqué du CSI – Le mouvement syndical international a salué l’annonce de la future présidence russe du G20 d’accorder la priorité à l’emploi et à la croissance dans les discussions que le groupe mènera en 2013, et d’organiser, en juillet, la toute première réunion commune des ministres du Travail et des Finances des pays du G20 autour du thème de l’emploi.
Au moment d’annoncer les priorités du groupement Labour 20, Sharan Burrow, la secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI), a prévenu que si les dirigeants des pays du G20 n’agissaient pas de concert en 2013 afin de passer de l’austérité à la création d’emplois, les investissements nécessaires pour remettre les citoyens au travail ne seraient pas à la hauteur des promesses.
Le chômage touche plus de 200 millions de personnes dans le monde et 75 millions de jeunes sont sans emploi. L’OCDE et l’OIT estiment qu’il faut créer 21 millions d’emplois tous les ans pour retrouver les taux d’emploi d’avant la crise d’ici 2015. Au vu de la diminution de la production en Europe et de la stagnation de la croissance mondiale, cet objectif ne pourra être atteint.
« La présidence russe du G20 a l’occasion de changer de cap pour recentrer la croissance sur l’emploi. Nous saluons la réunion commune des ministres des Finances et du Travail du G20 prévue en 2013. Cette perspective donne l’espoir que des programmes de création d’emplois pourront être soutenus par des engagements financiers en matière d’emploi et d’investissement dans les infrastructures. Toutefois, il y a toujours un problème de crédibilité entre les engagements passés des dirigeants des pays du G20 en faveur de l’emploi et les actions de bon nombre de gouvernements de ces mêmes pays qui font replonger les économies dans la récession et qui détruisent l’emploi », a expliqué Mme Burrow.
Le sondage d’opinion 2012 que la CSI a mené dans 13 pays, dont 10 membres du G20, indique que seulement un pays sur dix estime que l’austérité porte ses fruits. La même enquête a établi que 71 % des personnes interrogées estiment ne pas avoir de sécurité d’emploi et seulement 11 % ont bénéficié d’augmentations de salaire supérieures à la hausse du coût de la vie.
« Il est possible de créer des emplois en restaurant la confiance grâce à des investissements dans l’économie verte et à l’extension des programmes d’emploi et de stage de qualité. Le secteur financier doit aussi accroître sa participation à la croissance de l’économie réelle et aux budgets nationaux », a expliqué John Evans, secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE.
Le 13 décembre, les organisations syndicales russes FNPR et KTR, et le mouvement syndical international lancent le Labour 20 (L20) à Moscou. Ils réclament :
- un programme du G20 pour l’emploi ;
- la réglementation du système financier et l’introduction d’une taxe sur les transactions financières ;
- un plan d’action du G20 et des fonds pour soutenir la mise en œuvre de socles de protection sociale ; et
- permettre au groupe de travail du G20 sur l’emploi d’être efficace.
Le groupe Labour 20 (L20) est composé de dirigeants de syndicats des pays du G20, soutenus par la Confédération syndicale internationale et la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE. En 2013, les syndicats (L20) et les entreprises (B20) discuteront de l’intensification des investissements dans les emplois et la formation.
Consultez le nouveau rapport sur le L20 et ses priorités pour 2013.
Les dirigeants du groupe Labour 20 se réuniront à Moscou les 19 et 20 juin. La réunion commune des ministres des Finances et du Travail des pays du G20 aura lieu le 19 juillet, à Moscou.
Le sondage d’opinion 2012 de la CSI reflète les avis de plus de 1,4 milliard de personnes, soit 20 pour cent de la population mondiale actuelle. TNS Opinion a mené les enquêtes sur le terrain du 10 avril au 6 mai 2012 dans 13 pays : Afrique du Sud, Allemagne, Belgique, Brésil, Bulgarie, Canada, États-Unis, France, Grèce, Indonésie, Japon, Mexique et Royaume-Uni.
Des échantillonnages par quotas ont permis de tenir compte des proportions nationales en termes d’âge, de sexe et de région. Dans tous les pays, environ 1.000 personnes ont été interrogées, soit un total de 13.087 individus.
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