La Revue vie économique vient de mettre en ligne son plus récent numéro sur le thème CAP finance : bilan et prospective. Préparé en collaboration avec Marguerite Mendell et Jacques Charest, ce numéro permet d’aborder les enjeux reliés aux conséquences de la financiarisation de l’économie et des crises financières qui en ont découlé, nous contraignant à penser autrement la finance. Dans cette optique, nous avons donné la parole aux membres de CAP finance, le Réseau de la finance solidaire et responsable, pour qu’ils nous parlent de leurs expériences, de leur bilan ainsi que des enjeux pour l’avenir.
Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste, trop dominé par les pratiques spéculatives. Mais la financiarisation veut dire beaucoup plus que la seule spéculation financière; elle signifie que les financiers président aux décisions des directions d’entreprise et donc de l’ensemble de l’économie. La financiarisation s’est ainsi imposée comme mécanisme de régulation de l’économie entière. En décrochant des territoires et des secteurs économiques, elle a créé des vides de financement, des besoins non comblés de capitaux. Comment penser autrement la finance, sinon en se tournant vers les expérimentations dans le domaine de la finance responsable, tel que le capital de développement, le capital consacré à l’économie sociale et au développement économique communautaire ou la microfinance. À l’abri des abus financiers qui caractérisent la crise, elles représentent aujourd’hui un nouveau modèle éthique; une finance qui dessert des objectifs sociétaux tout en générant des rendements respectables et compétitifs aux investisseurs.
Toutes les initiatives qui ont conduits aux institutions financières membres de CAP finance résultent en partie de la reconnaissance par l’État de la contribution de l’économie sociale au développement de la société québécoise, tant en matière économique que sociale, et de sa contribution à la croissance du capital humain. On verra dans ce numéro comment concrètement s’exprime cette contribution. Les personnes intéressées trouveront enfin, dans la contribution de Benoît Lévesque, une bibliographie exhaustive touchant les développements de la finance solidaire et responsable au Québec.
Bonne lecture !
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