Encore aujourd’hui, alors que les preuves scientifiques et les faits s’accumulent pour démontrer que le réchauffement climatique est une réalité déjà à l’œuvre, un mouvement de résistance s’acharne à nier cette réalité. En Amérique du Nord, ce mouvement réactionnaire domine le débat public. Il est donc urgent de diffuser une information diversifiée sur les changements climatiques.

Le niveau des mers augmente 60% plus rapidement…

Stefan Rahmstorf, principal auteur de l’Institut Postdam pour la Recherche sur l’Impact Climatique, qui compare les projections des Nations Unies à ce qui s’est vraiment passé entre le début des années 1990 et aujourd’hui, affirme dans un rapport publié pendant la rencontre de Doha que le niveau des mers est en augmentation de 3,2 mm chaque année d’après les données satellites, soit 60% plus vite que l’augmentation annuelle de 2 mm prévue par le GIEC sur cette période. « Cela suggère que les projections en matière d’augmentation du niveau de la mer du GIEC pourraient être biaisées pour les années à venir » ont indiqué les auteurs de l’étude, venant d’Allemagne, de France et des Etats-Unis et qui ont publié leur étude dans le journal Environmental Research Letters. Puisque le GIEC prévoyait en 2007 que le niveau des mers monte de 18 à 59 centimètres avant la fin du siècle, on peut imaginer ce qui pourrait arriver si la tendance se maintien.

…parce que la glace du Groenland et de l’Antarctique fond plus rapidement

Et si les prévisions de la hausse du niveau de la mer sont à la hausse, c’est que la glace au Groenland et en Antarctique fond rapidement, beaucoup plus rapidement, que prévu. Une nouvelle étude internationale permet en effet de réconcilier un vaste ensemble de données provenant de satellites (47 chercheurs provenant de 26 laboratoires) et de déboucher sur des résultats extrêmement précis de la perte de glace des pôles, et en particulier des glaces dont la fonte aura un impact direct sur les océans (du Groenland et de l’Antarctique). Au cours de la dernière décennie, les fontes produisent trois fois plus d’impacts (une augmentation de 0,95 mm) à ce qu’ils étaient dans les années 1990 (0,27 mm). Les deux-tiers proviendraient du Groenland, le reste de l’Antarctique.

La déforestation devrait s’aggraver au Brésil

Selon Greenpeace, le gouvernement brésilien vient de modifier le code forestier en faveur du lobby de l’agrobusiness. On s’attend à une amnistie pour les déforestations illégales passées et à une réduction de la surface protégée. La Présidente Dilma Rousseff aurait finalement refusé d’utiliser son veto pour freiner les réformes souhaitées par le lobby, comme le souhaitait plusieurs mouvements sociaux brésiliens et étrangers. Le problème est grave puisque le Brésil envisage de doubler ses investissements dans les secteurs causant le plus de déforestation : le secteur bovin et les infrastructures. Puisque le Brésil permet le dépôt de ‘loi citoyenne’, avec 1,4 millions de signatures exigées, la mobilisation se fait sur un projet de loi « Zero Deforestation ».

Les Grands Lacs sous pression

Les Grands Lacs au centre de l’Amérique du Nord sont confrontés à des pressions climatiques qui devraient avoir des conséquences de plus en plus néfastes. Les lacs Michigan et Huron ont connu un mois de décembre avec un bas niveau d’eau record et on prévoit que dans les semaines à venir ils atteignent le plus bas niveau de leur histoire. Non seulement les sécheresses records du continent cet été a eu des effets négatifs, mais la couverture de glace serait en déclin de 71% au cours des 40 dernières années, ce qui serait encore pire. Exemple : l’hiver passé, seulement 5% de la surface des Grands Lacs aurait gelé, contre 94% en 1979… Les conséquences sont tragiques pour la régulation climatique de la région nord-est du continent, pour la vie aquatique des lacs et des rivières qu’ils alimentent, pour les 40 millions d’habitants qui y puisent leur eau, pour l’activité économique qui y est associée, etc. Le pire est à venir!