C’est le 5 février dernier que s’est déroulée à Montréal la journée sur la reddition de comptes en développement durable, organisée par Raymond Chabot Grant Thornton, Fondaction et Neuvaction, que j’ai déjà présenté dans un billet précédent.
Des participants des secteurs gouvernementaux et privés se sont réunis pour échanger et réfléchir sur les meilleures pratiques en reddition de comptes, selon les principes de la Loi sur le développement durable et les exigences de la GRI (Global Reporting Initiative). Des organisations québécoises pionnières en la matière participaient aux conférences afin de partager leur expérience. L’évènement a été animé par Johanne Gélinas, associée responsable de la pratique en développement durable et gestion des gaz à effet de serre chez Raymond Chabot Grant Thornton.
Le programme a débuté par la présentation du conférencier d’ouverture, le Commissaire au développement durable du Québec, Monsieur Jean Cinq-Mars. Il a parlé entre autres du rôle de la reddition de comptes dans l’approche gouvernementale québécoise en développement durable, de la pertinence de l’adoption des indicateurs qui mesurent l’effet et de la nécessité de revoir le nombre trop élevé des indicateurs des trois niveaux de la démarche gouvernementale.
Dans la deuxième présentation, Isabelle Gagnon, Directrice du groupe-conseil en développement durable et gestion des gaz à effet de serre chez Raymond Chabot Grant Thornton a traité des grandes tendances en matière de reddition de comptes ou de divulgation extrafinancière. Madame Gagnon a présenté des exemples concrets de rapports de développement durable afin d’illustrer les tendances des meilleures pratiques qui touchent à la fois le contenu et le contenant du rapport de développement durable.
La troisième présentation a porté sur les lignes directrices de la GRI. Par la suite j’ai moi-même présenté, en tant que responsable des formations certifiées GRI chez Neuvaction, le cadre de références du reporting dans lequel les lignes directrices continuent à évoluer pour répondre aux besoins grandissants de la pratique. J’ai également parlé du processus de consultation que la GRI a réalisé afin de préparer la quatrième génération des lignes directrices (G4), qui sera lancée au cours du mois de mai 2013.
Les présentations de l’après-midi ont mis l’accent sur les questions de l’intégration des référentiels, la création de la valeur et la consultation des parties prenantes dans les processus de reddition de comptes en développement durable. Madame Danielle Vivier, Directrice développement durable et évaluation de la performance chez Investissement Québec, a traité dans la quatrième présentation des défis de l’intégration des lignes directrices de la GRI, de la Loi sur le développement durable et d’autres référentiels dans le domaine de la finance. Ce cas est très pertinent parce qu’en adoptant d’autre référentiel, Investissement Québec va au-delà des exigences légales en reddition de comptes.
Dans la cinquième présentation, Michel Bourbonnière, Gestionnaire corporatif, Développement durable à la STM, a présenté l’effet de la reddition de comptes sur la mise en œuvre de la démarche de responsabilité sociale de l’entreprise. À cet égard, tant la cueillette de données que la publication même du rapport sont l’occasion, pour les gestionnaires, de constater qu’ils sont en maîtrise de leurs enjeux et de leurs programmes, ce qui place véritablement l’entreprise dans une perspective d’amélioration continue. On assiste donc à une mise à niveau périodique des plans et des systèmes de gestion internes qui fait que l’entreprise se surpasse d’année en année.
La création de valeur était le sujet de la sixième présentation donnée par Marie-France Witty, Conseillère en planification stratégique à la CSST. Madame Witty a montré comment un premier exercice interne de reddition de comptes a contribué à la création de valeur au sein de l’organisation. Les domaines sur lesquels la démarche de préparation d’un rapport de développement durable peut agir pour créer de la valeur sont multiples et ne se limite plus à la création de la valeur financière. La chaîne de valeur cherche dans une logique d’intégration à mettre en relation les différents aspects sociaux, environnementaux et économiques de la création de valeur.
Dans la septième présentation, madame Claude Normandin, Responsable du développement stratégique et commercialisation chez Fondaction, a traité des questions techniques et opérationnelles relatives à la gestion de l’information dans un processus de reddition de comptes. Madame Normandin a montré comment un rapport de développement durable conforme aux lignes directrices de la GRI et faisant le bon emploi des indicateurs de performances permet de faire ressortir les caractéristiques distinctives de l’entreprise. Elle s’est attardée sur les défis de la collecte et de la gestion des données et les liens qui peuvent y avoir avec des aspects stratégiques en matière d’amélioration contenue.
Enfin, Guy Lefebvre, Chargé d’équipe en Gestion du développement durable chez Hydro-Québec, a traité de la question de la consultation des parties prenantes; une pratique fondamentale dans la mise en œuvre du développement durable. Un bon dialogue permettant de connaître les attentes et les préoccupations de ses parties prenantes est nécessaire pour bien définir le contenu du rapport de développement durable. Il contribue également à maintenir des relations mutuellement profitables, d’obtenir les appuis requis à des activités importantes, voire de concilier à l’occasion des intérêts divergents.
Merci aux participants et à toutes les personnes présentes qui ont fait de cette journée un franc succès!
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