Communiqué – Économie autrement organise, en collaboration avec l’ARUC sur la gestion des âges et des temps sociaux (ARUC-GATS), une journée de réflexion et d’échange sur la réforme de l’assurance-emploi, le 26 avril 2013, à l’amphithéâtre de la TÉLUQ, au 5800 rue St-Denis, bureau 1105, Montréal.
La réforme de l’assurance-emploi, entrée en vigueur le 6 janvier 2013, suscite de nombreuses inquiétudes : nivellement par le bas des statuts salariaux et pauvreté accrue, risque de déstructuration économique et sociale des régions, gaspillage et destruction de compétences, mauvais appariements entre main-d’œuvre recherchée et postes disponibles, transfert autoritaire de charges financières vers les provinces, beaucoup a été dit. Mais de nombreux débats restent à mener pour que l’ampleur des présupposés, visées et conséquences de ce remodelage en profondeur des règles du régime soit justement appréhendé. Jeter un éclairage économique sur ces questions, c’est ce à quoi Economie autrement entend contribuer par ce colloque, organisé en collaboration avec l’ARUC-GATS.
Comment cette réforme s’inscrit-elle dans la stratégie de développement économique du gouvernement conservateur ? A quelle doctrine des politiques publiques de l’emploi obéit-elle ? Sur quels postulats et hypothèses économiques concernant l’action des chômeurs et chômeuses repose-t-elle ? Quelle conception du chômage et des problèmes de l’emploi suggère-t-elle ? En outre, si la réforme vise surtout ceux et celles qui sont aux prises avec le chômage saisonnier, son onde de choc s’étend à l’ensemble de la main-d’œuvre touchée par la précarité de l’emploi. Quelle est l’importance de ce phénomène au Québec et, en conséquence, de l’éventail des personnels et secteurs d’activité affectés par la réforme ? Un projet visant à mieux protéger les travailleuses et travailleurs contre le risque social du chômage doit-il rester de compétence fédérale ou relever du gouvernement québécois ? Autrement dit, faut-il miser, à ce chapitre, sur un approfondissement de la solidarité pancanadienne ou bien rapatrier au Québec l’assurance-chômage ? Les groupes les plus vulnérables en emploi sont ceux qui subiront le plus gravement l’impact de cette réforme, lequel est différencié selon le sexe. Comment les femmes, dont les trajectoires professionnelles sont marquées par la sous-rémunération et la discontinuité, seront-elles affectées ? Comment la main-d’œuvre immigrante, connaissant déjà la discrimination en emploi, sera-t-elle touchée ? Enfin, le tissu économique et social des régions risque d’être lourdement mis à mal par les nouvelles exigences de recherche d’emploi imposées aux prestataires d’assurance-emploi. Quels sont les enjeux relatifs au développement des territoires ?
C’est à ces questions que tenteront de répondre les économistes qui se réuniront lors de ce colloque.
Discussion
Pas de commentaire pour “Assurance-emploi : analyse économique de la réforme et perspectives d’avenir”