L’année 2009 commence mal pour les travailleurs. Les pertes d’emplois pour le mois de janvier s’élèvent à 129 000 pour l’ensemble du Canada, presque exclusivement dans le travail à temps plein. Le Québec est proportionnellement moins touché, mais reste tout de même affligé par une perte de 26 000 emplois. L’Ontario a connu, quant à elle, sa plus importante perte d’emplois (71 000) en trente ans. Le taux de chômage canadien grimpe de 0,6 point de pourcentage pour atteindre 7,2 %. Les taux de chômage de l’Ontario et du Québec sont respectivement de 8 % et 7,7 %.
Comme le mentionne Statistique Canada, « …ce déclin de l’emploi excède toute autre baisse mensuelle survenue durant les précédents replis économiques des années 1980 et 1990 ». Ces pertes massives d’emplois s’ajoutent aux autres baisses des derniers mois : depuis octobre, l’emploi a reculé de 213 000, en raison des pertes enregistrées dans le travail à temps plein. La plus forte diminution a été notée, encore une fois, dans la fabrication, l’emploi ayant accusé une baisse nette de 101 000 dans ce secteur. C’est la baisse mensuelle la plus importante observée dans ce secteur depuis que des données comparables sont disponibles. L’essentiel des pertes d’emplois manufacturiers s’est produit en Ontario (-36 000), au Québec (-30 000). Mais des reculs ont aussi été observés dans un certain nombre d’autres branches d’activité. Seul le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale a connu une progression notable de 31 000 emplois.
Comme le mentionne le blogue canadien Progressive Economics Forum, les pertes d’emplois du mois de janvier sont trois fois plus importantes que les prévisions moyennes des prévisionnistes du privé (40 000) et elles représentent plus du tiers des récentes projections de la Banque TD pour l’ensemble de 2009 (325 000), qui ont fait les manchettes la semaine dernières.
Au sud de la frontière, l’économie étatsunienne connaît la perte de 598 000 emplois en janvier, un chiffre sans précédent depuis 34 ans. Le nombre des postes supprimés en janvier est le plus élevé depuis les 602 000 de décembre 1974 et le taux de chômage, qui atteint maintenant 7,6 %, est au plus haut depuis septembre 1992. Les suppressions d’emplois ont été plus nombreuses qu’attendu puisque les économistes et analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une perte de 525 000. Ils tablaient parallèlement sur un taux de chômage de 7,5%, après la montée à 7,2% en décembre.
Des responsables du département du Travail ont souligné que les suppressions d’emplois s’accéléraient. « La forte baisse de l’emploi en janvier porte les suppressions d’emplois à 3,6 millions depuis le début de la récession en décembre 2007« , déclare Keith Hall, responsable des statistiques du département du Travail, soulignant que » la moitié environ de la baisse a eu lieu au cours des trois derniers mois« .
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