2013 est l’année du 20e anniversaire d’UPA Développement international (UPA DI). 2013 est aussi l’année de la 7e édition de l’Université d’été du GESQ qui portera sur les défis de développement durable en matière d’agriculture et d’alimentation et 2014 sera, par résolution de l’ONU, l’année internationale de l’agriculture familiale. La question alimentaire, dans sa dimension planétaire, est plus que jamais à l’ordre du jour. Comme l’expérience de partenariat d’UPA DI avec des organisations paysannes au Sud fait l’objet d’une recherche monographique de mon collègue Ernesto Molina et de moi-même, j’ai pensé vous livrer une partie des entrevues qui ont été faites avec le secrétaire général de l’organisation, André Beaudoin, agriculteur de profession dans la région de la Mauricie et pionnier de cette organisation depuis ses débuts en 1993.
Si on discutait un peu des réalisations d’UPA-DI dans les pays du Sud depuis 1993 et de vos priorités actuelles. Nous sommes toujours à l’heure d’une crise alimentaire qui n’en finit plus, crise qui se combine d’ailleurs à la non moins importante crise énergétique ? Comment votre organisation fait-elle face à cet enjeu ?
André Beaudoin : Grosso modo, avec le recul des années, on voit deux grandes priorités se dégager de notre travail dans le Sud : 1) le développement de systèmes collectifs de mise en marché en collaboration avec des organisations paysannes; 2) la lutte pour des politiques agricoles internationales qui soutiennent l’agriculture familiale.
Dans la courte histoire d’UPA DI, c’est en Afrique de l’Ouest, au Burkina-Faso avec une organisation paysanne (l’UGCPA), au Mali avec l’organisation Faso Jigi et en Guinée-Conakry avec la fédération du Fouta Jalon, que nous avons pu donner le coup d’envoi de cette politique de commercialisation collective des produits de la terre et, par extension, une crédibilité au développement d’une politique agricole internationale. La commercialisation collective qui anime UPA DI a effet permis de développer une bonne capacité de démonstration, du local à l’international, notamment au moment de la crise alimentaire de 2007-2008 sur l’enjeu du stockage des produits agricoles pour assurer la sécurité alimentaire de ces trois pays, ce qui a fait la différence au moment de cette crise.
Durant cette sombre période, le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) faisait face à un problème de taille : alors qu’il dispose de moyens financiers moindres, il doit nourrir une partie de plus en plus importante de la population de la planète. En effet, on est passé de 750 millions d’êtres humains souffrant de malnutrition à plus d’un milliard depuis 2007. Le PAM part alors en tournée dans plusieurs pays en développement, à la recherche de mécanismes susceptibles d’atténuer les dégâts et d’approvisionner en denrées certaines régions moins pourvues. À cette occasion, il fait la découverte de deux organisations que l’UPA Développement international a contribué à mettre au monde et qu’elle soutient depuis 20 ans, l’une située au Burkina Faso et l’autre au Mali : il s’agit de regroupements de producteurs agricoles s’occupant de la mise en marché collective de céréales. Dans sa réflexion, le PAM en est finalement arrivé à la conclusion que, pour qu’existe une agriculture pérenne, il faut des organisations professionnelles capables d’offrir des services de pointe répondant aux exigences des marchés de produits agricoles (accès facile, stockage des produits agricoles, gestion planifiée…).
Peux-tu nous faire le récit du cheminement de cette reconnaissance par la FAO. L’UPA-DI y est pour quelque chose, ce qui n’est pas une mince affaire puisque cela a conduit à l’adoption par l’ONU de l’année 2014 en tant qu’année internationale de l’agriculture familiale ?
André Beaudoin : Depuis les années 80, à l’échelle internationale, nous avons assisté à un véritable délitement de l’agriculture familiale au profit d’un modèle industriel. Mais, aujourd’hui, constate enfin la FAO, ce dernier montré ses limites. La FAO reconnaît que sans des organisations professionnelles structurées, l’agriculture familiale risque de vivre de sérieux passages à vide.
C’est à Rome, le 15 octobre dernier, que le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, et le président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau ont signé «un mémorandum de collaboration». Par ce mémorandum, la FAO reconnait que la sécurité alimentaire mondiale «repose sur la capacité des agriculteurs à nourrir la planète et que pour y parvenir ils doivent pouvoir compter sur des politiques agricoles locales, régionales et nationales équitables favorisant le développement d’une agriculture familiale…». À l’UPA, on a noté que même la Banque mondiale, déjà en 2008, dans son rapport annuel, commençait à changer son fusil d’épaule en soulignant à larges traits «que l’agriculture familiale est aussi performante dans sa capacité à réduire la faim que l’agriculture industrielle, mais que ses effets structurants sur les peuples sont beaucoup plus positifs. Elle est la base même de la sécurité alimentaire pour de nombreux États». La FAO va plus loin aujourd’hui et considère que le maintien et le développement de cette agriculture familiale reposent sur des organisations professionnelles d’agriculteurs bien structurées.
Pour un récit complet et pour l’analyse (provisoire) que nous en faisons au cours de notre enquête, on va sur mon blogue.
le Réseau des Producteurs d’Ananas du Bénin (RéPAB)est créé en 2003 grâce à la volonté de quelques producteurs d’ananas du département de l’Atlantique au Bénin. Aujourd’hui, ce Réseau compte plus de 1500 membres répartis dans six (06) communes de l’Atlantique.
le Réseau voudrait d’abord vous remercier des nombreuses actions menées en Afrique pour le développement de l’agriculture familiale durable.
le RéPAB souhaite bien bénéficier aussi des expériences développées par UPA DI surtout sur la vente collective des produits de la terre en vue de dynamiser ses Unions communales de producteurs d’ananas et d’améliorer les conditions de vie des producteurs à la base.
Espérant que notre démarche retiendrait votre attention et adhésion, nous vous prions Messieurs, de recevoir l’expression de nos aimables appréciations.
Pour le RéPAB
le Secrétaire-Comptable
HOUESSOU Rodrigue
Tél: 00229 97 05 48 53 / 00229 98 52 60 29
E-mail: repab1@yahoo.fr / rodsona@gmail.com