Les changements climatiques représentent le pire des enjeux auquel l’humanité n’aura jamais été confrontée. Causées par l’activité humaine, elles exigent de transformer en profondeur notre manière de produire, d’échanger et de consommer les biens utiles à la vie. Dans cette nouvelle économie à construire, les énergies propres vont jouer un rôle fondamental.

300 GW d’énergie éolienne en 2013 ?

En 2012, on vu 44 GW de nouvelles capacités d’énergie éolienne être installées dans le monde, atteignant ainsi un niveau de capacité totale de 280 GW. Avec un tel niveau de capacité, on pourrait répondre aux besoins en électricité de toute la population européenne (450 millions de personnes). Tout indique que la barre du 300 GW devrait être franchie en 2013. Aujourd’hui plus de 80 pays produisent de l’énergie éolienne, dont 24 avec des capacités de plus de 1 000 MW. La Chine domine le classement des pays producteurs avec 75 GW, mais la croissance de ses capacités a été ralentie en 2012 en raison de problèmes divers (qualité des équipements et des lignes de transmission).

1 000 méthaniseurs à la ferme d’ici 2020

Les ministres français de l’Agriculture (Stéphane LE Foll) et de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie (Delphine Batho) ont récemment présenté un plan « Énergie Méthanisation Autonomie Azote » s’inscrivant dans une double logique : d’une part une démarche agronomique fondée sur la réduction du recours aux intrants et la substitution de l’azote minéral par l’azote issu des effluents d’élevage ; d’autre part, une volonté de développer la production d’énergies renouvelables dans le cadre de la transition énergétique de la France. Le plan devrait permettre de réduire les coûts de fertilisation, limiter la pollution liée à l’azote et réduire le recours aux engrais minéraux. Il vise à développer un modèle français de la méthanisation agricole, privilégiant des installations collectives, des circuits d’approvisionnement courts et des technologies et savoir-faire français. L’objectif du gouvernement est de développer en France, à l’horizon 2020, 1 000 méthaniseurs à la ferme contre 90 à fin 2012. Cela mobilisera 2 milliards d’euros d’investissement et permettra de créer environ 2 000 emplois pérennes au plus près des territoires.

À partir de 2025, l’éolien réduira le coût de l’électricité en France

Une étude produite en France révèlent que, dans le cadre du scénario actuel (50% de production d’énergie nucléaire à horizon 2025), l’éolien réduira la facture d’électricité pour le consommateur à partir de 2025. L’énergie éolienne ne coûtant que 4 euros par foyer et par an en 2030. À cette date, chaque MWh éolien produit fera économiser 10 euros au consommateur. Lors des périodes de grand froid, au moment où la demande est maximale, il y a plus de vent. A l’horizon 2020, l’éolien pourra sécuriser la consommation en pointe d’environ 1 million de foyers, évitant ainsi la construction de l’équivalent de 10 centrales thermiques de 500 MW. L’étude s’appuie sur un scénario de référence de 30 GW d’éolien installé en 2030.

Transition énergétique en Allemagne : une transformation radicale

En juin 2011, le parlement allemand a voté la loi qui lançait l’un des plus importants programmes d’investissement et de transformation de la structure économique du pays : l’élimination du nucléaire. On a appelé ce programme la grande transition énergétique. L’énergie nucléaire représente en 2012 encore 16% de l’électricité consommée en Allemagne. Les impacts de ce programme sont nombreux. Mais ce billet met l’emphase sur la transformation socioéconomique : on va assister au démantèlement de l’oligopole du nucléaire, dominé par quatre grandes firmes, qui va être graduellement supplanté par des centaines de coopératives locales, municipales et à des petits producteurs d’énergie renouvelable. Selon l’auteur, ce passage d’un modèle énergétique centralisé à un nouveau modèle plus décentralisé devrait représenter l’une des plus grandes expériences de démocratisation du pouvoir économique dans un pays développé.