Les statistiques de la semaine proviennent du blogue de Christian Chavagneux. Les Îles Caïmans, qu’il faut considérer davantage comme un centre d’opacité des prises de risques financier que comme un paradis purement fiscal, fait de plus en plus l’objet d’enquêtes. Selon les données de la Banque des règlements internationaux (BRI), les Caïmans sont le 6ème centre financier mondial. Et encore, son importance a diminué ces dernières années comme le montre le graphique ci-dessous (en milliards de $, Source : BRI). Il permet également d’observer deux dynamiques importantes : 1) arrivées et sorties de capitaux sont très liées, montrant le côté de simple intermédiaire des Caïmans ; 2) les flux d’arrivées et de sorties de capitaux aux Caïmans ont explosé jusqu’aux années 2007-2008, au moment de la bulle de crédits nourrissant celle des subprimes. Un rapport du Sénat américain montre qu’une partie de la finance toxique liée à cette crise serait née aux Caïmans. Ce n’est pas pour rien que le pays est leader dans l’enregistrement des fonds spéculatifs ! Une donnée résume bien les activités douteuses des Caïmans : alors que la City de Londres ne gère que 3 fois plus de capitaux (5670 milliards d’actifs contre 1400 milliards), elle emploie 100 fois plus de personnes dans son secteur financier (360 000 personnes contre 3650) ! Soit l’habitant des Caïmans est d’une productivité exceptionnelle, soit son « secteur financier » comporte peu d’activités réelles et sert plutôt à enregistrer des transactions fictives à des fins fiscales ou de prise de risques douteuses.
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