Pendant que les États-Unis se lancent dans de vastes projets de train à grande vitesse, le Canada tergiverse et retarde indûment la prise de décision. C’est pourquoi le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Montréal propose que le projet de TGV Montréal-New York aille de l’avant dès maintenant, sans l’aide du fédéral, mais avec une contribution plus importante du gouvernement du Québec.

La relance du débat concernant les projets de TGV découle du dépôt récent de l’étude de faisabilité réalisée par la Société nationale des chemins de fer français (SNCF). Selon cette étude, remise en juin aux maires des six villes concernées par le projet de la ligne de TGV entre Québec et Windsor, ce projet serait rentable financièrement, socialement et du point de vue de l’environnement. Dans les documents dévoilés cet été, la SNCF considère que tous les critères de réussite sont réunis dans le cas de ce projet, attendu depuis 15 ans déjà. « La densité de la population du corridor Québec-Windsor et les distances entre ses principaux pôles de population ainsi que ses caractéristiques économiques et socio-économiques constituent autant d’arguments forts en faveur de la mise en service de ce réseau », peut-on lire dans le rapport de la SNCF.

Ces conclusions de la SNCF ne surprennent pas Daniel Bouchard, qui est responsable des dossiers de transport et des GES au Conseil régional de l’environnement (CRE) de Montréal. « Il est presque toujours assuré que les projets de TGV valent la peine d’être réalisés. On n’a qu’à regarder en France ou au Japon, tous les TGV sont rentables présentement. » Et partout de nouveaux projets sont planifiés dans le cadre de stratégie contre les changements climatiques.

La mise en place d’un réseau de TGV permettrait de décongestionner les autoroutes et de réduire le trafic aérien, et par le fait même de diminuer l’un des principaux facteurs d’émission de GES, tout en réduisant les dépenses d’entretien des infrastructures publiques (routes et aéroports). En prime, on réduit les temps de déplacement. Un réseau de TGV sur une ligne est-ouest (Québec-Windsor) et nord-sud (Montréal-New-York) permettrait de faire de Montréal un pivot important du transport du Nord-Est américain. En plus, ça créerait de l’emploi au Québec, autant pour les travaux d’infrastructure que pour les équipements.

Malheureusement, la vision et les intérêts de nos dirigeants politiques actuels sont, comme les p-dg des grandes entreprises, limités au très court terme.