Les changements climatiques représentent le pire des enjeux auquel l’humanité n’aura jamais été confrontée. Causées par l’activité humaine, elles exigent de transformer en profondeur notre manière de produire, d’échanger et de consommer les biens utiles à la vie. Dans cette nouvelle économie à construire, les énergies propres vont jouer un rôle fondamental.
Enerkem lance un projet de R&D sur les carburants de substitution
L’entreprise québécoise Enerkem a reçu un soutien financier du gouvernement fédéral (1,1 million $) pour lancer un vaste projet pour la mise au point de nouveaux processus de catalyse pour la conversion des matières résiduelles en carburants de substitution ne nécessitant aucune adaptation (« drop-in fuels »). « La principale activité d’Enerkem est la production commerciale d’éthanol cellulosique et nous avons maintenant l’intention de tirer parti de la souplesse de notre plateforme technologique pour élargir graduellement notre gamme de biocarburants et de produits chimiques », a indiqué Vincent Chornet, PDG d’Enerkem. La technologie d’Enerkem produit un gaz de synthèse de grade chimique qui sert de produit intermédiaire pour la fabrication de biocarburants et produits chimiques renouvelables. Ce projet de R-D sera mené à l’installation pilote d’Enerkem à Sherbrooke, au Québec, en collaboration avec l’Université de Sherbrooke.
Un autobus qui se recharge en 15 secondes
La firme suisse ABB vient de mettre au point un chargeur de batterie ultrarapide expérimenté sur le premier autobus électrique de grande capacité roulant sans lignes de contact et se rechargeant à certains arrêts en seulement 15 secondes. Baptisé TOSA, acronyme composé de la première lettre du nom des partenaires ayant participé au projet : TPG (Transports Publics Genevois), OPI (Office de promotion des industries et des technologies), SIG (Services Industriels de Genève) et ABB, ce bus articulé électrique (143 places) ressemble à un trolleybus classique, à l’exception de son toit. En lieu et place des classiques perches et caténaires, ce bus est doté d’un bras rétractable commandé par laser qui se connecte à un rail intégré à la station de bus (voir vidéo). Au terminus, une charge de 3 à 4 minutes permet une recharge totale des batteries. Grâce à ce système d’alimentation électrique innovant, l’énergie peut être stockée dans des batteries compactes permettant de laisser toute la place aux passagers. Au freinage et au ralentissement, l’énergie est récupérée dans la batterie et peut utilisée pour alimenter les moteurs électriques. Le projet a été lancé en 2011 et le projet pilote a vu le jour en mai 2013.
Un nouveau regroupement : le Renewables Club
Formé de 10 pays (Chine, Danemark, France, Allemagne, Inde, Maroc, Afrique du Sud, Tonga, les Émirats arabes Unis, le Royaume-Uni en plus du DG de l’IRENA (International Renewable Energy Agency), ce nouveau club se donne la mission de faire passer à une nouvelle échelle de croissance le développement des énergies renouvelables. Avec 2,9 milliards d’habitants, le club des 10 nations représente 40% de la population mondiale et 40% des investissements dans les énergies propres; ils représentent tant les pays leaders dans la production de ces technologies que les nations qui bénéficieront le plus de la transition énergétique. Puisqu’aucun pays des Amériques ne fait encore partie de ce club sélect, le Québec devrait demander immédiatement son adhésion !
Solaire : 102 pays seraient dans une situation de parité de coût
Le solaire va bien aux États-Unis et il a un potentiel extraordinaire de développement dans le monde. Selon la firme Suntech’s Stuart Wenham, il y aurait déjà 102 pays dans le monde qui serait dans une situation de parité de coût (‘grid parity’) du solaire avec le réseau. Il y aurait parité lorsque le coût de l’électricité solaire provenant de panneaux solaires installés sur une toiture serait égal au coût de l’électricité provenant du réseau électrique. La grande majorité des 102 pays cités sont ceux qui se trouvent près de l’équateur, qui profitent d’un ensoleillement exceptionnel, et qui signalent des coûts d’électricité (du réseau) plutôt élevés. Mais puisque les coûts de l’énergie solaire devraient diminuer de 50% d’ici 2020 (après une baisse de 80% au cours des dernières années), l’avenir devrait assuré pour cette industrie.
Aux É-U, l’industrie solaire emploie près de 120 000 personnes
L’organisation étatsunienne The Solar Foundation à publié sa plus récente étude sur la situation de l’emploi aux États-Unis dans le secteur de l’énergie solaire (classement par État selon les données de 2012). Elle y signale qu’il y aurait 119 016 emplois, en croissance de 13,2% sur les chiffres de 2011 et de 100% en trois ans. Le classement top 10 est le suivant : Californie, Arizona, New Jersey, Massachusetts, Pennsylvanie, Colorado, New York, Texas, Michigan et Ohio. On trouve plus d’emplois dans ce secteur en Californie et au Texas que, respectivement, dans les secteurs du cinéma et de l’élevage. Si ces deux États sont très favorisés en ensoleillement, ce n’est pas le cas de tous les autres. Ce qu’ils ont tous en commun, dit l’étude, c’est la mise en place de mesures qui soutiennent le développement des énergies renouvelables, et de l’énergie solaire en particulier. On souligne que la baisse des coûts serait le principal moteur du développement rapide du secteur.
Rénovation énergétique en France : 500 000 logements par an
La ministre du Logement (Cécile Duflot) et la ministre de l’Écologie (Delphine Batho) ont récemment réaffirmé leur ambition sur le plan de rénovation énergétique des logements, qui met en œuvre l’engagement du président de la République de rénover 500 000 logements par an d’ici à 2017, afin d’atteindre une diminution de 38 % des consommations d’énergie à 2020. « Il s’agit d’une nécessité environnementale (lutter contre le dérèglement climatique) et sociale (lutter contre la précarité énergétique) mais aussi d’un formidable levier de sortie de crise. Ce plan de rénovation énergétique des logements constitue l’un des axes prioritaires de la transition énergétique, pour plus de pouvoir d’achat des ménages, plus de compétitivité des entreprises, plus d’innovation et de création d’activité économique ». Les collectivités locales françaises sont représentées dans le comité de pilotage du plan de rénovation, car de nombreuses régions, départements, intercommunalités ou communes sont actuellement très impliqués et ont déjà lancé, parfois depuis plusieurs années, des démarches proactives, notamment dans le cadre d’un Agenda 21, d’un Plan climat énergie territorial (PCET), d’un Schéma régional climat air énergie (SRCAE) ou d’un Programme local de l’habitat (PLH).
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