Pour plusieurs raisons, la transition écologique de l’économie va devenir le thème majeur de la première moitié du 21e siècle. Les scientifiques sont clairs : nous devons diminuer de 75 à 90% nos émissions de CO2 si nous voulons éviter une catastrophe climatique. Les pays membres de l’Union européenne, et la France en particulier, se sont donnés des objectifs ambitieux de lutte contre les changements climatiques, qui a débouché sur une feuille de route pour 2050 vers une économie à faible intensité carbone. Avec l’arrivée du gouvernement Hollande, la France s’est explicitement engagé dans un chantier de réflexion et d’action sur cette transition, en programmant par exemple un Débat national sur la transition énergétique, ouvrant ainsi un vaste chantier d’expérimentations dont le Québec pourrait profiter grâce à des transferts de connaissances.
Les gouvernements Hollande en France et Marois au Québec partagent plusieurs points en commun, avec des promesses audacieuses sur les enjeux de la lutte au réchauffement lorsqu’ils étaient en campagne électorale. Malheureusement, ils ont aussi, tous les deux, déjà reniés plusieurs de leurs promesses et sont confrontés aux mêmes niveaux historiques d’impopularité. À leurs actifs, ils ont tous les deux imposer un moratoire sur bloquer dans les faits l’exploration et l’exploitation des gaz de schistes. Au Québec, Mme Marois a décidé de tourner le dos à l’énergie nucléaire (c’est évidemment plus facile lorsque le seul réacteur nucléaire québécois ne représente que 1% de l’offre). Mais on doit mettre au passif de ces deux gouvernements leur volonté de faire de la lutte au déficit leur priorité numéro 1, rendant ainsi incompatible austérité et lutte contre le réchauffement.
C’est néanmoins dans le cadre large de la nécessité d’une transition écologique que l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) et la Chaire de recherche en développement des collectivités (CRDC-UQO) se sont associées pour financer un projet de mission à Grenoble. L’idée est de formuler un programme de recherche France-Québec sur le long terme sur le thème précis de « l’apport des entreprises d’économie sociale à la transition énergétique au Québec et en France ».
La Chaire de recherche en développement des collectivités (CRDC) s’intéresse à ces enjeux depuis quelques années, avec en particulier son chantier de solidarité internationale en matière d’énergies renouvelables, d’agriculture écologiquement intensive et d’aménagement durable des forêts, avec des communautés du Québec et du Sud. Ces exemples ont inspiré la production de l’ouvrage « La transition écologique de l’économie. Contribution des coopératives et de l’économie solidaire » (Favreau et Hébert, 2012, publié aux Presses de l’Université du Québec). Aussi, suite à la Conférence internationale Quel projet de société pour demain ?(2010) à laquelle la CRDC s’est associée, un ouvrage « Économie et société. Pistes de sortie de crise » répondant à la question du comment réinventer l’économie et l’orienter vers un type de société qui entend respecter les équilibres écologiques et en même temps être porteuse de justice économique et sociale a été produit (Favreau et Molina, 2011, publié aux Presse de l’Université du Québec).
De son côté, depuis trois ans l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) a développé un axe de recherche sur la « reconversion écologique de l’économie québécoise », qui est devenu un axe stratégique prioritaire de l’Institut. Plusieurs documents de recherche et événements y ont été dédiés (dont un colloque programmé pour ce printemps sur le thème de la mobilité durable) et un vaste programme de recherche sur le thème ‘Financer la reconversion écologique’ a été lancé à l’automne 2012, dont les premiers résultats devraient paraître d’ici l’été. Enfin, ce qui n’est pas à négliger, plusieurs partenaires de l’IRÉC (Fondaction CSN, l’Union des producteurs agricoles et la Fédération québécoise des coopératives forestières) sont particulièrement impliqués dans l’apport des entreprises d’ESS à la dynamique de reconversion.
Nous pensons que cette mission permettra d’initier un changement d’échelle dans la poursuite de nos recherches dans ce domaine. Par exemple :
• S’ouvrir à de nouveaux horizons de recherche sur la base d’échange avec des chercheurs et des acteurs économiques français qui ont participé au chantier de réflexion et d’action sur la transition écologique du président Hollande.
• Développer des liens avec des partenaires français de la région Rhône-Alpes qui déboucheraient sur un programme conjoint de recherche centré sur 2 principaux volets : l’apport des entreprises d’économie sociale et solidaire (ESS) à la transition écologique (dans le domaine des énergies renouvelables); la participation des acteurs sociaux au chantier de discussion sur la transition écologique, en particulier autour de l’enjeu du financement de la transition.
Dans les prochains jours, je vais produire quelques billets pour présenter les premiers résultats de cette mission.
Bonjour!
je suis du Québec à la lecture de votre article je constate que vous induisez vos lecteurs dans l’erreur
en laissant entendre qu’il y a un moratoire sur le gaz de schiste présentement au Québec ce qui n’est pas juste il y a un projet de loi rien de plus qui n’a pas été déposer n’y voter donc pas de moratoire, SVP, apporter correction à votre affirmation
Bonne journée
Marc St-Cyr
Marc St Cyr
M. Bourque,
Il y a eu 3 annonces de projet de loi pour un moratoire sur le gaz de schiste par le Gouvernement Marois: septembre 2012, février et mai 2013.
Cette loi ne s’est jamais concrétisée et dors toujours sur la tablette. C’est une illusion de moratoire.
S’il ne se passe rien concernant l’exploration ou l’exploitation du gaz de schiste c’est bien parce qu’il n’y a pas de rentabilité pour les gazières à le faire pour le moment.
Francine Salvas
Monsieur,
il n’y a pas de moratoire sur les gaz de schiste au Québec. Il y a, de la part du gouvernement, une intention d’adopter un moratoire. Le moratoire mythique dont tout le monde parle, est un moratoire de facto. Il n’existe aucun document écrit, loi, règlement, ou décret qui pourrait le rendre applicable. Le moratoire québécois sur les gaz de schiste est un mythe, une rumeur que les médias colportent parce qu’ils ne prennent pas la peine de préciser ou de fouiller, un mensonge que le gouvernement se plaît à répéter et que la population croit de plus en plus.
Il y a manifestement une erreur dans cet article: il n’existe pas de moratoire effectif dans la province de Québec pour l’instant. Il y a bien un projet de loi, mais il n’a toujours pas été voté. En plus, il s’agirait d’un moratoire partiel seulement valide pour les terres agricoles de la Vallée du Saint-Laurent.